Les risques sanitaires majeurs

En lien avec le fallacieux paradigme thermique

Le professeur émérite Denis L Henshaw, de l’université de Bristol en Angleterre, un expert en matière d’effets des rayonnements sur l’humain, démontre dans ce court texte pourquoi l’idée, maintes fois avancée par les partisans du déni des impacts sanitaires des rayonnements radiofréquences (RF), selon laquelle « les ondes radio utilisées par les téléphones portables n’ont pas suffisamment d’énergie quantique pour éjecter des électrons des atomes ou des molécules, et ne peuvent donc pas provoquer de cancer » est une fausse croyance. Si la communauté scientifique s’intéressant à ce sujet controversé en venait à accepter ce qu’il avance, cela enlèverait aux partisans du déni – gouvernements, industrie des télécoms et médias de masse – l’explication fétiche avec laquelle ils défendent l’hypothèse fallacieuse selon laquelle rien ne peut relier les rayonnements RF aux multiples impacts nocifs sur la santé observés dans des milliers d’études scientifiques et épidémiologiques portant sur l’exposition de toute forme de vie à ces rayonnements artificiels.

Quand Guglielmo Marconi a réalisé en 1901 la première transmission transatlantique sans fil, ils a ouvert une énorme boite de Pandore qu’il paraît aujourd’hui impossible de refermer, tant l’ensemble de notre civilisation est devenue dépendante des communications sans fil. La même observation pourrait être faite à propos de l’électricité, cette force invisible qui fait tourner le monde moderne. La manière dont les technologies de communications sans fil et d’alimentation électrique ont été développées est surtout ce qui pose problème, et les mauvais choix qui ont été faits, par ignorance ou par inadvertance, peuvent être rectifiés — mais à grands coûts et avec le temps.

Personne ne souhaite retourner à l’ère pré-technologique, mais tous devraient reconnaître qu’il est possible aujourd’hui de faire des choix plus judicieux.

À une époque encore récente, on croyait fermement que l’amiante, le DDT et de nombreuses autres produits commercialisés étaient sans danger. Aujourd’hui, nous savons que c’est tout le contraire et nous avons dans bien des cas rejeté totalement ces anciennes certitudes et opté pour des solutions moins risquées pour notre santé et celle de l’environnement.

Alors que nous sommes poussés vers la 5G à grands coups de promotions publicitaires grassement financées par une industrie qui se croit tout permis, nous en sommes arrivés à un point de rupture où le poids de la preuve scientifique — celle qui n’est pas manipulée par des scientifiques-mercenaires à la solde d’industriels cupides — démontre noir sur blanc que les rayonnements RF causent le cancer et contribuent massivement à déclencher et/ou aggraver la plupart des maux physiologiques et neurologiques affligeant l’ensemble des humains fortement exposés aux rayonnements non ionisants.

La lecture de ce court exposé du professeur Henshaw (au lien ci-haut) ne permettra sans doute pas à la plupart des lecteurs de bien saisir ce qu’il explique tant le sujet est à prime abord complexe. De même, la plupart des gens seraient bien en peine de comprendre et d’expliquer, d’un point de vue scientifique, comment fonctionne le micro-ordinateur “intelligent” qu’ils utilisent à cœur de journée. Les ordinateurs quantiques arrivent à grand pas et pratiquement personne ne sait comment ils fonctionnent.

Pour vous aider à comprendre, voici comment j’interprète les explications fournies par le Pr Henshaw.

Certes, les rayonnements RF ne sont pas ionisants — ils ne sont pas assez puissants pour rompre le lien électromagnétique retenant sur leur orbite les électrons tourbillonnant autour des noyaux d’atomes. Mais en conclure qu’ils ne peuvent causer le cancer est ridicule. Un autre mécanisme explicatif que celui-là est en cause dans la rupture des chromosomes et donc des brins d’ADN, dont l’accumulation peut déclencher une prolifération cancéreuse — quand le système naturel de réparation de l’ADN ne suffit plus à la tâche.

Henshaw signale que seulement 1% des cancers en Angleterre sont attribuables à l’effet ionisant des radiations du radon qui peuvent entrainer un cancer du poumon. Toutes les autres formes de cancers sont attribuables à d’autres causes – particules d’amiante, virus causant le cancer et produits chimiques cancérigènes – qui ne sont pas des agents ionisants.

Cette démonstration par l’absurde de l’illogisme de la thèse des négationnistes n’est pas suffisante, bien sûr. Il faut proposer une hypothèse plausible pour expliquer par quel mécanisme les rayonnements non-ionisants peuvent finir par déclencher un cancer – entre autres pathologies. Il mentionne ensuite le “by-stander effect”, un étrange effet démontré en 1992, selon lequel des cultures cellulaires situées à proximité de cellules irradiées présentaient les mêmes dommages chromosomiques que les cellules exposées à des rayonnements ionisants. Mais ce n’est pas encore suffisant pour prouver que des rayonnements non-ionisants causent directement le cancer.

Puis, il parle du phénomène d’instabilité génomique — au fil des divisions cellulaires, des erreurs non corrigées s’accumulent et finissent par faire dérailler la mécanique cellulaire. Cela mène habituellement à un cancer. En 2014, dit-il, des chercheurs finlandais ont démontré que les champs magnétiques émanant notamment des lignes électriques engendrent de l’instabilité génomique, et donc le cancer, et d’autres études ont confirmé la chose. Il avance que les rayonnements électromagnétiques des cellulaires peuvent donc avoir en théorie les mêmes effets que les autres agents cancérogènes.

Puis, il aborde un sujet pas mal plus complexe à saisir, soit le mécanisme expliquant l’interaction du champ magnétique des paires de radicaux avec les systèmes biologiques – cela fait partie de la chimie du spin. Je ne tenterai même pas d’expliquer en termes simples en quoi consiste ce mécanisme des paires de radicaux (MPR). Voici une traduction de son explication à ce sujet et de la fin de son texte :

« Le MPR est le processus par lequel les champs magnétiques de faible intensité peuvent modifier l’état de spin de paires de radicaux libres de l’état de singulet dit de courte durée de vie (durée de vie en nanosecondes) à l’état de triplet dit de durée de vie plus longue (durée de vie en micro-secondes) les rendant plus disponibles pour causer des dommages biologiques.

Le processus fonctionne à des niveaux d’énergie dix millions de fois inférieurs à ceux des énergies thermiques. Cela a été largement discuté dans les systèmes chimiques et biologiques et dans le contexte de la santé humaine.

Le MPR a notamment réussi à offrir un mécanisme pouvant expliquer l’action de la boussole magnétique chez les animaux, par exemple la capacité des oiseaux, et d’autres espèces, y compris potentiellement des humains, à détecter de minuscules changements dans le champ magnétique terrestre pour la navigation et la migration. On pense que le processus agit via des molécules de protéines dans l’œil appelées acryptochromes. De telles molécules, y compris celles des humains, se sont révélées magnétosensibles.

La preuve expérimentale soutenant le rôle du MPR dans la magnéto-réception réside dans la capacité des champs magnétiques dans la bande des ondes radio à perturber l’orientation de la boussole animale. Les observations de scientifiques de l’Université d’Oldenbourg, en Allemagne, selon lesquelles le rayonnement électromagnétique ambiant d’émetteurs radio présents à proximité perturbent l’orientation des oiseaux migrateurs en captivité, sont particulièrement intéressantes. »

Il réitère en conclusion qu’il est faux de croire que les ondes radio des cellulaires n’ont pas une énergie quantique suffisante pour endommager l’ADN et ne pourraient donc de ce fait causer des problèmes de santé. « Cette idée est boiteuse à plusieurs niveaux, affirme-t-il, tant du point de vue même de la physique sur laquelle elle est censée reposer, que de la chimie et de la biologie. Surtout, cette idée n’est pas supportée par les dizaines de milliers d’études évaluées par des pairs rapportant des effets biologiques résultant de l’exposition aux champs électriques, magnétiques et électromagnétiques et aux rayonnements électromagnétiques, y compris ceux associés aux fréquences des ondes radio utilisées par les téléphones portables. »

Ma conclusion

Bien que fascinante et relativement plausible de mon point de vue de simple citoyen, je doute que son explication suffise à elle seule à motiver qui que ce soit à croire que son cellulaire peut lui donner un cancer, surtout dans le cas des milliards de personnes qui chérissent leur précieux cellulaire plus que tout. Toutefois, cela apporte une raison de plus de mettre en doute les assurances d’innocuité des rayonnements RF offertes par Santé Canada et tous les organismes censés exercer une veille scientifique constante et avertir la population si la preuve scientifique est devenu suffisante pour affirmer avec certitude que tous nos beaux joujoux électroniques sans fil peuvent nous détériorer la santé et finir par causer le cancer et notre mort prématurée.

En espérant que ce qui précède vous aura au moins convaincu de cela.

Jean Hudon

Coordonnateur de la campagne provinciale Stoppons la 5G – Vivons sans danG

https://www.stopponsla5g.ca

Co-rédacteur de l’Appel à suspendre la 5G

https://www.appel5gappeal.ca/fr/

Co-fondateur et webmestre de la Coalition québécoise de lutte contre la pollution électromagnétique

http://cqlpe.ca

Pour en savoir beaucoup plus :

Les risques sanitaires majeurs liés au fallacieux paradigme thermique