Les enjeux du numérique

Voilà ce que pensent les promoteurs du numérique

Vers un numérique durable et éthique

La transition numérique ne se limite pas à la simple adoption de nouvelles technologies. En 2025, les entreprises devront aussi se tourner vers des pratiques numériques plus durables et éthiques. Cet impératif découle de la prise de conscience croissante des impacts environnementaux et sociaux de nos pratiques technologiques.

Réduction de l’empreinte carbone

Les entreprises doivent intégrer des stratégies visant à réduire leur empreinte carbone numérique. Cela passe par plusieurs actions concrètes :

  • Optimisation des centres de données : adoptez des solutions de refroidissement plus efficaces et utilisez des énergies renouvelables.
  • Développement de logiciels éco-conçus : réduisez la consommation énergétique des applications en optimisant les lignes de code.

Promotion de l’économie circulaire

La gestion des équipements informatiques constitue un autre levier pour un numérique durable. Encouragez la réutilisation et le recyclage des matériels :

  • Reconditionnement : favorisez le reconditionnement des équipements pour prolonger leur durée de vie.
  • Recyclage : mettez en place des filières de recyclage pour les matériaux électroniques en fin de vie.

Éthique et protection des données

Le respect de l’éthique et de la protection des données personnelles est devenu un axe central. Assurez-vous de respecter les normes en vigueur :

  • RGPD : conformez-vous au Règlement Général sur la Protection des Données pour garantir la confidentialité des informations.
  • Transparence des algorithmes : développez des algorithmes explicables et transparents pour éviter les biais discriminatoires.

En intégrant ces pratiques, les entreprises pourront non seulement répondre aux attentes sociétales mais aussi gagner en compétitivité sur le long terme.

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Voilà ce que nous pensons

Le numérique qui nécessite l’électricité, et qui est donc l’électronumérique, est la nouvelle phase du capitalisme mondialisé de la société productiviste de surconsommation depuis au moins les 30 glorieuses autour du pétrole. Le monde de l’électronumérique se superpose plus qu’il ne remplace l’ancien monde (Cf. Fressoz, Sans Transition).

Problème : nous sommes confrontés à un monde fini en ressource, à un réchauffement/dérèglement climatique dû à X années d’expansion industrielle mondiale.

Le numérique est censé résoudre le problème !

Or :

  • Il pollue énormément car il nécessite une quantité phénoménale de métaux et terres rares. Cette pollution, nous ne la voyons pas car nous l’exploitons loin de nos yeux et de notre bonne conscience. Des guerres en cours en sont l’objet (Congo, Ukraine + Groenland…). Vu l’expansion exponentielle de ses appareillages et de nos usages dont beaucoup nous sont imposés, nous ne pourrons plus nourrir la Méga-machine d’ici quelques années car nous en épuiserons les ressources terrestres. Comme les ramener de l’espace est exorbitant, reste l’exploitation des océans avec les conséquences que l’on peut envisager.
  • A l’aliénation au pétrole se superpose donc celle des écrans partout, pour tous les usages. Captation de l’attention, addiction généralisée aux écrans, contrôle de nos mouvements par GPS, caméras de rue. On ne peut plus faire anonymement un simple voyage en train et il n’y a quasiment plus d’humain pour nous vendre un billet en papier. Les soins se font de plus en plus sur écrans pour pallier les déserts médicaux et nous nous félicitons des camionnettes de téléconsultation. La déshumanisation est en marche accélérée. Plus de piétons pour le courrier et d’ailleurs le papier est en voie d’interdiction pour le bien de la planète, nous serine-t-on ! Pourtant, lui se recycle au moins six dois et on peut en faire avec plein de choses et pas que du bois (des feuilles mortes etc.). Délire et imbécillité de la propagande relayée massivement par les médias et une grande partie de la classe politique. 
  • Vol de nos données personnelles pour alimenter l’IA qui nous gérera. Et nous sommes sommés de trouver normal que l’on pille nos données pour nourrir le Moloch énergivore. Nous serons plus contrôlés par l’écran que nous le commanderons dans l’illusion entretenue de notre liberté et libre arbitre. « L’intimité est une notion obsolète » nous dit Eric Schmidt, Mr Google, mais celle de liberté est en passe de l’être aussi.
  • Il s’agit d’un technototalitarisme de fait car nous ne pouvons échapper à un « fait social total » (Mauss). On nous impose les écrans dans tous les domaines. D’où l’accentuation des inégalités et discriminations.
  • Cela nécessite un jeu permanent de gendarme et de voleur, de cyberattaque et défense. Nous pouvons nous préparer déjà à des black-out monstrueux. (Cf. Asma Mhalla : Technopolitique, chaque clic fait de nous un soldat obligé).
  • Nous sommes dans l’obsolescence permanente de l’objet numérique, dans une fuite en avant de remplacement et mises à jour à une vitesse infernale. 
  • Nous fonçons tout droit dans une impasse énergétique totale. Il faudra des éoliennes partout, des panneaux solaires, des centrales, tout ça en même temps pour faire tourner la Méga-machine qui exige plein de matières extractives fossiles, du ciment, des métaux, beaucoup d’eau (alors que nous n’en avons déjà plus, mais fonçons)… Nous n’aurons plus que des paysages artificialisés par des mâts, des pales, des panneaux solaires, des centrales à perte de vue jusque sur l’horizon marin. 

Ceci est objectivement INSOUTENABLE matériellement, sanitairement, psychologiquement, écologiquement, géopolitiquement – et éthiquement (considérer ce qu’est un smartphone = 187 kg de déchets miniers, près de 60 métaux dont très peu sont recyclables et du néo-colonialisme portatif par extractivisme minier polluant et sanglant loin de nos yeux, en plus de l’obsolescence de l’objet, son addiction, ses radiations).

Il faut faire un tri sélectif au plus vite dans les usages numériques comme on le fait pour le reste, et dénumériser, limiter le plus possible les usages dans des pans entiers de notre société (Cf; A. Stéphant) pour ne conserver que les fonctions d’utilité essentielle : médecine, météo, systèmes de prévisions, domaine scientifique. Envisager des appareillages numériques simples, sobres en énergie, réparables et durables et limiter nos usages à l’indispensable. Savoir s’en passer pour plusieurs usages quotidiens devenus une habitude paresseuse.

Arrêter avec le mythe du gain de fonction : l’histoire de la technique nous montre toujours qu’il y a des effets rebonds ; ce que l’on gagne en efficacité, on le perd dans l’extension de l’usage. Sortir du mythe que la technique sait toujours réparer les dégâts qu’elle commet. Les dégâts de l’électronumérique à l’échelle mondiale seront irréparables pour un humain et un vivant diminués et assistés en permanence par la machine. Si nous continuons ainsi, nous allons nous fracasser contre le mur du réel et nous nous dirigeons tout droit vers un désastre planétaire sur tous les plans.

Seule une conscience collective politique technocritique peut contrer l’impérialisme marchand, guerrier et policier du totalitarisme électronumérique, nouvelle religion du capitalisme mondialisé.

Nous en sommes bien loin. Nous sommes dans la phase de sidération aveugle des problèmes, engoncés dans une fausse conscience mortifère. Dans l’immédiat exiger du politique un droit universel à la non-connexion/déconnexion. Seul moyen de sauvegarde devant l’hubris en cours.

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Ce que l’on constate dans le lien entre eau et le numérique

L’eau intervient pour la production d’électricité, l’extraction minière, les data centers, la fabrication et la fin de vie des équipements informatiques.

La production d’électricité

La multiplication des objets numériques et leur fonctionnement augmentent fortement la consommation d’électricité. L’eau est nécessaire pour la production d’électricité par le nucléaire et par le biogaz.

L’extraction minière

Un grand nombre de métaux différents sont nécessaires au fonctionnement du numérique (60 pour un smartphone). Obtenir des minéraux tels que l’or, l’argent, le cobalt et le lithium entraîne la destruction des écosystèmes, la déforestation et la dégradation des sols.

L’extraction minière nécessite de grandes quantités d’eau pour les phases de broyage et de concentration du minerai. 70 % des exploitations minières se situent dans des pays en situation de stress hydrique.

L’industrie minière sera affectée par le manque d’eau. Une équipe internationale de chercheurs révèle que l’utilisation de l’eau pour la production de 25 des ressources géologiques dépasse les limites durables de la disponibilité en eau. C’est une fuite en avant ignorant l’impact du tout connecté, avec des répercussions dramatiques sur certaines populations.

Les centres de données ou data centers

Le numérique a besoin de centres de données. Il faut des salles immenses et un refroidissement constant car ces centres dégagent beaucoup de chaleur. Ils sont refroidis essentiellement par l’eau qui est évaporée et/ou polluée.

Les opérateurs de data centers font des forages dans les nappes, plus ou moins déclarés. En Île-de-France, il y a des nappes de plus en plus fragilisées, notamment dans l’Essonne.

En France, un rapport indique que le volume d’eau prélevé par les entreprises concernées par l’exploitation de centres de données était de 482 millions de litres d’eau en 2022. C’est l’équivalent de la consommation d’eau domestique d’environ 9 000 Français. La demande en eau pour refroidir ces data centers est estimée à 3 millions de m3 à l’horizon 2032.

Dans son rapport environnemental, Google a ainsi révélé avoir prélevé 28 milliards de litres d’eau dans l’année, dont les deux tiers – de l’eau potable – pour refroidir ses data centers.

Avec l’« Intelligence » Artificielle, on utilise des ordinateurs qui consomment 5 à 10 fois plus d’électricité ; cette électricité est dissipée en chaleur par les ordinateurs.

Pour les GIGA data centers nécessaires à l’« Intelligence » Artificielle, il faudra 6 à 10 fois plus d’eau !

L’IA va faire exploser la consommation d’eau. D’ici à 2027, l’IA consommera autant que la moitié du Royaume-Uni ou 4 à 6 Danemark.

La fabrication des équipements informatiques

Les équipements informatiques utilisent beaucoup d’eau. Par exemple, la multinationale franco-italienne STMicroelectronics à Grenoble utilise presque 75% d’eau potable pour le lavage des plaquettes de silicium, presque 25 % pour la climatisation des salles blanches et moins de 1 % pour les sanitaires. Une grande partie des eaux souillées par l’entreprise sont retraitées par la station de traitement de l’usine, puis rejetées dans l’Isère où elles ne sont plus potables mais dites de « qualité rivière ».

La consommation journalière de STM est de 33 600 m³ ; à comparer avec la consommation journalière d’eau à Grenoble : 23 000 m³ !

La fin de vie des équipements informatiques

Les déchets électroniques ont un impact significatif sur l’environnement, principalement en raison des matériaux dangereux qu’ils contiennent. De nombreux appareils électroniques contiennent des substances toxiques telles que le plomb, le mercure, le cadmium et les retardateurs de flamme bromés. Lorsqu’ils sont éliminés de manière inappropriée, ces matériaux s’infiltrent dans le sol et les eaux souterraines, contaminant ainsi les écosystèmes et présentant des risques pour la faune et la flore, la qualité de l’eau potable et la chaîne alimentaire.

Le numérique n’est pas une dématérialisation

Le numérique est dangereux pour la planète et les humains.

Les ressources en eau s’amenuisent sur Terre, mais les géants de la Tech n’hésitent pas à ouvrir les vannes, alors qu’on estime que 40 % de la population mondiale de tous les continents est déjà touchée par la pénurie d’eau.

Serons-nous bientôt contraints de choisir ?

Boire ou se connecter ?

Boire un verre d’eau potable, ou poser une question à ChatGPT ?

C’est un mensonge de laisser croire aux humains qu’ils vivront dans un monde virtuel et davantage connecté.

Plus nous serons entourés d’écrans, plus il y aura de déchets miniers et d’eau contaminée… et de morts !

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Un des enjeux majeur : les personnes laissées sur le bord de la route ….
– Dernier rapport de la défenseure des droits qui pointe à nouveau la fracture numérique :
La barrière du numérique renforce les inégalités : 44 % de la population rencontre des difficultés avec les démarches en ligne.
Si prendre rendez-vous passe uniquement par une plateforme, ça peut être un obstacle
Un directeur d’EHPAD disait que certaines personnes âgées étaient mises sous tutelle simplement parce qu’elles n’étaient pas capables d’accomplir les formalités uniquement accessibles en ligne.

Quand on pense que certaines banques commencent à ne plus fournir de relevé papier …..

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Dernières réflexions

– contrôle de l’humain

– voitures électriques autonomes (contrôle à distance) par la 5G puis 6G

– invasion des objets connectés,

– contrôle de la conso électrique par le Linky

– remplacement de l’humain par la robotisation en accord avec une politique de contrôle de la population

– augmentation de l’EHS par la 5G, puis la future 6G, les téléphones portables, les armes à énergie dirigée

– surconsommation des écrans pour les jeunes (mais aussi les moins jeunes) avec des programmes débilitants et addictifs pour en faire des idiots obéissants et esclaves du système d’exploitation capitaliste.

– Numérisation de tous les échanges monétaires par la suppression de l’argent liquide (contrôle des déplacements, avec qui on échange, surveillance des déplacements)

– Criminalisation des échanges cryptés (VPN …)

– Caméras de surveillance sur tout le territoire (projet actuel de Darmanin)

– Développement à outrance de l’IA pour collecter toutes une banque de données sur toute la population. Elle permettra de cibler les sujets susceptibles de nuire au système.

– Manipulation de la pensée, entre autres par la 5G puis la 6G (projet militaire de longue date),

– D’où un développement exponentiel des data-centers, gouffres énergétiques et énorme consommatrice d’eau.

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Voici le lien vers l’écoute du sujet diffusé sur radio PFM le samedi 17 mai lors de la journée sans ordinateur :

https://www.radiopfm.com/webradio/podcast/2971