En 2022, 62 millions de tonnes de déchets électroniques ont été produits dans le monde
Chaque Européen génère annuellement 17,6 kilos de déchets électroniques, et il jette 11 kg de matières textiles.
Une partie importante de ces déchets est exportée vers des pays pauvres et notamment au Ghana. L’exportation de déchets dangereux d’un pays à l’autre est normalement interdite depuis 1992, sauf si ceux-ci peuvent être réutilisés ou réparés. Et c’est là-dessus que le trafic s’appuie : sous prétexte de donner des objets qu’on utilise plus en Occident, mais qui pourraient être réparés et réutilisés dans des pays plus pauvres, des containers entiers de smartphones, écrans plats, panneaux photovoltaïques, appareils électroménagers, vêtements… sont vendus (et non pas donnés) au Ghana. Dans ces containers, on trouve effectivement des appareils de seconde main qui pourront être réparés, mais on trouve surtout des déchets irréparables, qui finiront dans des décharges locales ou dans la nature. Ces déchets contiennent de nombreuses substances toxiques, cancérigènes, ou perturbateurs endocriniens.
Des objets frappés d’obsolescence programmée sont ainsi fabriqués par des esclaves modernes, en Inde ou au Bangladesh, utilisés pendant quelques années en Occident, puis ils sont envoyés polluer les plages et les eaux du Ghana.
Pourtant, les décisions politiques continuent à favoriser la production de déchets en imposant la mise en service de technologies à faible durée de vie : par exemple, le rapport E-waste Monitor estime qu’en 2023 2.4 million de tonnes de déchets de panneaux photovoltaïques seront produits.
Pourtant, en France, depuis le 1er juillet 2023, la loi « Climat et Résilience » impose à tous les sites dotés de parkings de plus de 1 500 mètres carrés, soit 65 000 établissements, d’installer des panneaux photovoltaïques sur au moins la moitié de leurs parcs de stationnement. Le « Pacte Solaire » quant à lui, prévoit notamment l’installation d’ici fin 2025 de deux giga-usines de panneaux solaires. Panneaux solaires qui ont une durée de vie comprise entre 25 et 30 ans, couplés à des batteries qui fonctionnent en moyenne entre 4 à 15 ans, et des ondulateurs, dont la longévité est comprise entre 8 et 12 ans. Voilà de quoi bien remplir les décharges du Ghana pour les années à venir.