La CGT et la voiture électrique

Sophie Binet (CGT) pousse un projet industriel de voiture électrique en Gironde

Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a appelé vendredi 20 octobre l’État à investir dans un projet de voiture électrique ultra-légère à Blanquefort (Gironde) pour « changer de politique industrielle » et préserver les 550 emplois menacés d’une ex-usine Ford.

En déplacement à Bordeaux, la dirigeante syndicale a apporté son soutien au petit constructeur automobile girondin Gazelle Tech, qui est en quête de financements et ambitionne de lancer son premier véhicule d’ici 2025.

« Notre interpellation va au gouvernement pour qu’il mette toute son énergie pour que le projet voie le jour », a déclaré Sophie Binet lors d’une conférence de presse devant la mairie de Bordeaux.

Pour la secrétaire générale de la CGT, ce projet « qui fait sens au niveau environnemental » pourrait donner un nouveau souffle au site MMT-B (ex-Ford) de Blanquefort, qui produit des boîtes de vitesses manuelles et ne devrait plus avoir de débouchés au-delà de 2025.

« C’est un site qu’il faut préserver, il y a plein de savoir-faire et d’équipements qui pourraient convenir par rapport au développement nécessaire pour la Gazelle », a-t-elle dit.

Disant vouloir rencontrer Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie, Sophie Binet a appelé à l’injection de « fonds publics » dans le projet, via la Caisse des dépôts, la Banque publique d’investissement ou encore le plan d’investissements France 2030.

L’ancienne usine Ford de Blanquefort a été rachetée début 2023 par le fonds d’investissement allemand Mutares, qui a scellé dans la foulée un accord avec la start-up Wattpark pour y produire 100.000 bornes de recharge électriques.

Gazelle Tech, qui compte une dizaine de salariés et est également basée à Blanquefort, en banlieue de Bordeaux, dit avoir engagé des « discussions » avec MMT-B « pour étudier la possibilité d’installer une ou plusieurs micro-usines ».

MMT-B confirme pour sa part avoir établi un « contact » avec Gazelle Tech, qui fait partie de ses « diversifications possibles », mais souligne qu' »aucun contrat » ne lie les deux entreprises.

Le projet Gazelle Tech reste conditionné à une levée de fonds d’une « dizaine de millions » d’euros « dans les prochains mois », ainsi qu’à l’homologation du véhicule, a précisé à l’AFP son fondateur, Gaël Lavaud.

Une autre usine de Ford à Blanquefort, qui comptait 850 salariés dont l’ex-candidat à la présidentielle Philippe Poutou, avait fermé ses portes en 2019.

Batinfo

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Voiture électrique : la CGT sort de la route !


– La CGT rejoint la propagande prétendant qu’une voiture électrique pourrait être « propre » ou « durable »

– l’objectif de la CGT serait-il de soutenir les projets nucléaires du gouvernement macronien ?

En faisant à Bordeaux la promotion d’un projet de voiture électrique « bon marché et produite en France », en avançant un fumeux « droit à la mobilité durable pour tous », la CGT dévoie totalement sa mission de défense des droits des travailleurs et des droits humains en général, ainsi que ses déclarations en faveur de l’environnement.

En effet, il est avéré que la voiture électrique est une calamité environnementale et sociale au même titre que la voiture thermique (que nous ne cherchons donc pas à réhabiliter). En contradiction avec les éléments de langage complaisamment repris par la CGT, les batteries de la dite voiture électrique « française » seront, comme celles des modèles concurrents, produites en Asie avec des matériaux extraits de mines (situées principalement en Amérique du Sud et en Afrique) détruisant gravement l’environnement et dans des conditions sociales relevant de l’esclavagisme.

Bien entendu, la fabrication et l’utilisation des voitures thermiques, ainsi que des combustibles correspondants (hydrocarbures), n’est pas plus défendable, mais depuis quand un syndicat de travailleurs a-t-il pour mission de privilégier la peste par rapport au choléra ?

L’explication serait-elle dans le soutien constant et insensé de la CGT à la filière nucléaire française, en état de délabrement avancé, et que le gouvernement macronien tente laborieusement de remettre en selle ? La CGT veut-elle contribuer au développement des voitures électriques pour doper la consommation d’électricité en France ?

Cela entrainerait, outre les tares bien connues du nucléaire (risques de catastrophes, déchets radioactifs et factures incommensurables léguées à nos descendants, etc), un inévitable envol du prix de l’électricité qui ne manquera pas d’impacter violemment les ménages, les travailleurs… et les propriétaires modestes de voitures électriques !

La seule caractéristique intéressante de la voiture promue par la CGT est sa petite taille et son poids réduit : il s’agit là de la seule option permettant de réduire (un peu) les conséquences environnementales et sociales des voitures, que ces dernières soient thermiques ou électriques.

Mais, pour promouvoir vraiment la « mobilité durable », il faut investir dans les transports en commun et transports doux, ainsi que dans les énergies renouvelables, et assurément pas de soutenir avec l’argent public les industriels de la « bagnole » et du nucléaire…

L’observatoire du nucléaire