Deux entreprises s’en chargent !
Total et PSA (devenu Stellantis) ont réuni leurs forces en créant la coentreprise Automotive Cells Compagny (ACC) pour construire la gigafactory de Billy-Berclau (Pas-de-Calais) inauguré l’an passé. A terme, si le marché ne s’effondre pas, elle pourrait équiper en batteries électriques 500 000 bagnoles par an.
Et la propagande commerciale suit le mouvement. Le site officiel de l’opération annonce : « Les batteries fabriquées ici sont par les cellules et modules de batterie lithium-ion les plus durables, abordables et sûrs au monde, produit à une échelle inégalée. Et ce n’est que le début ! » ACC ose même cette phrase que l’on croyait disparue : « Notre croissance n’a pas de limite ».
Les opposants parlent de 1 million de mètre cube d’eau prélevés dans le milieu naturel chaque année, tandis qu’ACC, sans surprise, n’en admet que 100 000. Mais il y a aussi les PFAS, ces « polluants éternels » que l’on retrouve désormais dans les rivières d’un bout à l’autre de la France. Or les batteries au lithium contiennent des PFAS, ce qu’ACC avait omis de préciser. Une étude parue en juillet montre l’étendue de la pollution. Les chercheurs ont fait des prélèvements d’air, de sol, d’eau, de neige au Minnesota, mais aussi en Belgique et en France… Les concentrations d’un PFAS non étudié, les bis-FASIs, y sont très élevées, atteignant parfois 1000 fois le niveau maximum fixé par m’Agence de protection de l’environnement des Etats-Unis (EPA). Certes, en France, l’étude porte sur une autre usine qu’ACC, mais c’est le lithium qui est en cause. Comme chez ACC.
F. Nicolino ; Charlie-Hebdo