Échanges internationaux sur la 5G

Lettre envoyée par un Nantais

Permettez-moi de vous répondre dans une lettre ouverte en ce début d’année.

« L’activité admirable du peuple français » est un peu flatteur mais existe bien, et de plus en plus, quoique encore très marginale et bien lente à s’unifier. Une prise de conscience de l’extrême gravité des enjeux s’étend, mais les luttes sont encore fragmentées : les uns sur la santé (quoique parfois réduite aux seuls EHS, ou aux seules maladies type cancer, ou aux seules politiques de santé publiques calamiteuses avec destruction volontaire des derniers services publics d’intérêt général, ou à l’inquiétant effet sur les femmes enceintes et très jeunes et adolescents, ou à la « captologie » etc.– ce qui est fondamental mais doit constituer UN TOUT sous le seul angle sanitaire et nous ne cessons d’insister sur ce point, pour l’instant sans grand succès) ; les autres sur les libertés (et il y a de quoi être très, très inquiet, et nous n’exagérons pas du tout quand nous parlons de notre « devenir chinois » car nous commençons à le vivre déjà chez nous comme vous le comprendrez plus loin) ; d’autres encore sur les enjeux écologiques ou environnementaux réels, irréfutables, critiquant un très large greenwashing. Mais ceci reste local, peu national, et encore moins cherchant à s’ouvrir à l’international. Et bien peu s’intéressent à ce qui se passe au-dessus de nos têtes (qui mobilise pourtant la science de l’espace : astronomes, astrophysiciens, météorologues, et même l’aviation civile, dans la plus grande indifférence) ou dans les mers et océans où s’échouent pourtant régulièrement sur nos côtes des mammifères marins pourtant en bonne santé après autopsie.

Depuis 3 ans, notre (petite) association essaie non seulement de lier nos luttes à l’international mais de faire un TOUT de ces problématiques qui sont un fait social total et civilisationnel global. Et nos adversaires vont très vite, beaucoup plus vite que nous, en profitant largement de notre morcellement en différentes luttes. Le morcellement étant un mode de division qu’a très bien repéré le Conseil de guerre économique de l’Europe (l’intitulé devrait faire frémir) qui dit qu’il ne voit pas l’utilité de la 5G pour les populations hors de l’industrie 4.0 et pousse les industriels européens à passer directement à la 6G (pour être mondialement compétitif car l’Europe serait toujours en retard sur tout, c’est-à-dire sur les Américains et Chinois). L’intitulé est clair : il s’agit bien d’un complexe militaro-industriel plus à l’ordre du jour que jamais : Elon Musk, qui a vassalisé la 1ère puissance mondiale dans le spatial, en est le témoin parfait avec la guerre en Ukraine. L’électronumérique est donc aussi le nerf de la guerre où des multimilliardaires plus puissants que de grands États peuvent même s’autoriser à intervenir dans le cours du monde.

Des petits éditeurs indépendants et des journaux courageux à faible tirage existent en France pour contrer la pieuvre numérique totalitaire et énergivore. Des chercheurs et universitaires, des gens à l’intérieur du système numérique, deviennent critiques du contrôle accéléré et de plus en plus sournoisement obligatoire des populations par les outils numériques avec toutes les fâcheuses conséquences que vous connaissez et qui sont énumérées plus haut.

Que je sache, seuls les Américains ont une puissance critique équivalente. C’est normal, ils nous apportent la peste comme toujours depuis 100 ans maintenant –dont la dernière venue de la Silicon Valley et de ses libertariens– et comme toujours, comme c’est (encore) une démocratie, ils nous apportent également l’antidote. (Nos démocraties sont malades, à commencer par l’européenne plus que jamais gouvernée par les lobbys –Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur et au numérique en étant un excellent exemple que nous connaissons très bien. Il n’est passé qu’à une voix de majorité au comité d’éthique – la 1ère candidate proposée par notre Président Macron ayant été écartée alors que ce n’était qu’une petite dame à « conflits d’intérêts », après marchandage au plus haut niveau des États, entre France et Allemagne surtout, tant Breton était impliqué dans les divers passages du public au privé chez nous, ayant été PDG de l’opérateur Orange et d’ATOS, lié au numérique civil et militaire français. Il pousse au développement de la 6G alors que nous devrions tous lui demander des comptes sur ses conflits d’intérêts).

Je peux penser que chez les Américains, comme chez nous, les politiques sont très peu conscients de ces problèmes et baignent dans une technophilie ambiante comme leurs grands médias mainstream sous la coupe des lobbies qui les financent (sauf le Chicago Tribune qui a relayé le Dr Arazi de Phonegate).

Nous connaissons des journalistes de La Brèche. Nous allons leur demander l’autorisation de publication. Nous envisageons de traduire en anglais, en partie, leur n°1. Une solution serait de vous envoyer le journal pour une traduction directement en tchèque. Comme les personnes interviewées sont des gens militants pour notre cause, je pense que cela ne devrait pas poser de problèmes.

Un dossier de l’Age de faire codirigé par le journaliste indépendant Nicolas Bérard, auteur d’un livre contre la 5G, vous intéresserait sûrement. Ce dossier porte sur le smartphone et ses dégâts multiples. Tous nos problèmes concernant santé, liberté, écologie réelle, bien matérielle, sont concentrés sur cet objet d’addiction numérique des foules qui est une catastrophe énergivore et de pollutions extractives fossiles nous posant déjà d’inquiétants problèmes géopolitiques. Bien entendre que chaque smartphone est, en soi, une honte portative pour une conscience humaniste. (Cela est parvenu jusqu’à l’ONU. Cf. la communication « les téléphones portables du sang ». Les faits, rien que les faits, sans déni du réel ou aveuglement. L’initiative de la génération Z aux USA, « des luddites », est vraiment à suivre. Nous aimerions que cela gagne notre continent…).

Nous allons, dès le début de cette année, lancer une campagne de boycott numérique en plus du boycott de la 5G et des objets connectés en cours. Nous aimerions que cette campagne ait un écho international. Chacun(e) le fera selon ses moyens : un peu, beaucoup, énormément. Nous réclamerons le maintien du PAPIER dans une campagne réellement écologique de reforestation entre création de forêts primaires et secondaires pour production de bois à multiples usages dont le papier qui sera recyclé. Rien ne provient de ressources renouvelables dans les outils électronumériques et le monde du tout-connecté d’ébriété énergétique que l’on nous impose (que ce soit par le hardpower à la chinoise ou le softpower à l’européenne, chacun selon ses méthodes « démocratiques » pour ce qui aboutira inévitablement à un même monde en compétition guerrière). Très, très peu est en fait recyclable et ce qui peut l’être réclame beaucoup d’énergie, d’eau et de produits chimiques toxiques !

Tout ceci est maintenant extrêmement bien documenté.

Cette campagne, nous la mènerons dans un but précis : obtenir le droit imprescriptible, universel à la déconnexion. Que cela soit inscrit dans le droit, gravé dans le marbre de la Loi.

Pour tenter d’arrêter l’hémorragie, il faut frapper là où il faut frapper sous peine de nous faire tous très vite écraser.

Ce qui ressort de l’excellente synthèse de La Brèche est que l’électronumérique aujourd’hui est 85 % filaire par les milliers de km de câbles sous-marins (+ fibres terrestres etc.).

Donc, se polariser uniquement sur la nocivité du sans fil – qui est une absolue catastrophe, oui et oui et oui – pose quand même problème. Déjà, les équipements électriques qui nous entourent de plus en plus, qui prolifèrent, sont nocifs à basse fréquence. À commencer par notre environnement domestique ou avoisinant notre habitat. Ceci est bien documenté.

En France, de très nombreuses personnes ont basculé dans l’EHS suite à l’imposition du compteur communicant électrique LINKY chez elles. Il injecte via des concentrateurs dans les circuits électriques domestiques non blindés, et donc non prévus pour cela, des salves permanentes 24h/24 de courant porteur en ligne (CPL) à doses élevées superposées au 50 Hz. Les communications au data center se faisant par téléphonie mobile GSM 2G+. Pour l’instant, il n’y en a pas trop par jour, semble-t-il. La nuisance est donc bien, dans ce cas, essentiellement filaire.

Personne ne peut échapper à cette pollution électromagnétique permanente, y compris ceux qui n’ont pas le Linky car circulant sur l’ensemble du réseau du quartier.

Cette calamité nous a été imposée par l’État français, et nous retrouvons à l’origine encore Thierry Breton autant à travers ATOS (responsable du système informatique) que du système de transmission GSM via Orange.

Or l’introduction d’un objet connecté sans l’assentiment de la personne contrevient à ce jour aux fondamentaux des droits français et européens. Et l’État français en parfaite hypocrisie le sait très bien : il ne peut pas l’imposer… sauf qu’il se charge du distributeur unique de l’énergie (Enedis) de l’imposer en lui en donnant l’ordre. Ce qu’au moins 3 tribunaux ont rappelé dont un juris data très clair du tribunal de Bordeaux.

Notre gouvernement en accord avec la Commission européenne (Thierry Breton again…) veut privatiser le seul élément de l’ancienne société d’État de l’électricité (EDF) qui peut rapporter au privé (qui n’a jamais investi un seul euro dans les réseaux électriques !). Le contribuable devant assumer le très lourd endettement de la filière nucléaire française en grande difficulté. Or l’électricité doit rester un bien commun, en dehors de toute spéculation boursière.

Ce compteur est de mauvaise conception technique, facilement piratable, numériquement dépassé depuis sa conception. Les incendies sont fréquents (x3). Il consomme de l’électricité ( !) et a une durée de vite très courte !

Il a coûté très cher aux contribuables français avec manipulation du rapport coûts/bénéfices (selon les recommandations de la CE) par une société de consulting privée qui travaillait déjà pour Orange, Atos et EDF, ce qui est ressorti clairement d’un rapport de la Cour des comptes de la République qui n’a pas bien compris la réelle utilité pour l’usager sinon qu’il devait en payer le coût exorbitant et qu’Enedis en tirerait profit.

Pire, un décret de juillet 2022 autorise Enedis à transmettre les données des chômeurs qui « tricheraient » sur leurs pratiques de vie ou domiciliation. On commence donc par surveiller via le capteur Linky les demandeurs d’emplois… Big Brother est donc, par son œil électronumérique filaire, déjà en place chez nous en France.

Ajoutons que ce compteur ne donne pas sa consommation en temps réel (pourtant dans le cahier des charges soumis à la CE) et qu’il demande d’aller sur des plateformes numériques énergivores, ce qu’une très infime partie de la population prend le temps de faire !

Près de 4 millions de citoyens refusent ce capteur Linky. Ceux qui l’ont à l’intérieur font des prières pour que leur compteur classique ne tombe pas en panne. Ceux qui l’ont à l’extérieur l’ont barricadé. Beaucoup ont dû se battre, y compris physiquement, avec des prestataires formés à la hâte (dont très peu d’électriciens) et payés au nombre de compteurs posés. Des procès sont en cours un peu partout, mais c’est très lent et peu vont sur le fond ou pas suffisamment de notre point de vue.

Peut-être avons-nous la grande malchance d’avoir un capteur communicant électronumérique l’un des plus intrusifs et nocifs au monde. Enedis tente de le vendre aux Chinois – qui seraient intéressés – ce qui en dit très long !

Le gouvernement impose la « dématérialisation » de tous les services publics alors qu’une partie de la population non négligeable n’a pas accès au numérique ou avec des PC dépassés à OS américains obsolescents (cf. l’arrêt ces jours-ci de la maintenance de la version 8.1). En plus des dysfonctionnements numériques et des robots téléphoniques qui ne répondent jamais à la bonne question. Tous derrière nos écrans, et le moins possible devant un humain.

Hartmut Rosa nous alerte : « Séparer les intimités et les consciences, pour en faire des monades assistées par la machine – tel est le but. ». Pour nous tel est le problème civilisationnel mondial sur le fond.

Certaines gares en France, sans aucun humain, ne peuvent être accessibles qu’avec un mobile.

La Poste chez nous vend des smartphones, se fait championne de la collecte de notre identité numérique, est devenue une banque, contrôle le circuit des employés du courrier par smartphones pour qu’ils ne s’attardent plus à bavarder avec la population. Les colis ne sont plus distribués chez des gens sans smartphone, ils doivent les récupérer au bureau de poste.

Nos hôpitaux en crise, de plus en plus numérisés de force, sont régulièrement hackés.

Nos données de santé sont systématiquement vendues à des systèmes américains et donc à la NSA selon le Patriot Act. Nous sommes obligés de faire des démarches de refus car la captation de nos données est automatique par opting out. Nos médecins et pharmaciens sont de plus en plus assujettis à des logiciels qui leur fournissent gratuitement la logistique informatique de leur gestion pour qu’ils puissent téléconsulter et se passer de secrétaires. Mais nous avons des déserts médicaux partout, y compris dans nos grandes villes.

L’école numérique est un désastre reconnu par les enquêtes internationales, notamment en mathématiques et langue maternelle. Alors que nous avons des salaires enseignants qui se sont effondrés au fil des ans, l’argent public a été dilapidé en ordinateurs portables et tablettes au bénéfice de Microsoft et Google. Une association de parents d’élèves demande l’arrêt immédiat de ce désastre numérique et le retour aux manuels papier. Notre Présidente de région est fière d’offrir des tablettes à nos lycéens avec le détournement de notre devise républicaine : Liberté, égalité, connecté. Fraternité a disparu !

Dans un département voisin, on offre des bracelets connectés pour que les collégiens puissent surveiller leur activité physique en baisse depuis le COVID et le télé-enseignement forcé lors du confinement… ce qui a accru leur dépendance aux objets numériques, à commencer par le téléphone mobile pour le malheur de nombreux parents.

Une société commerciale ne propose un digicode d’entrée de l’immeuble aux habitants qui ne peut se faire qu’avec un téléphone mobile…

Etc. Etc.

Il faut donc bien comprendre la difficulté des militants français à adhérer au slogan STAY CONNECTED… mais également le fait d’une démarche « démocratique » dans le cadre de l’UE qu’ils savent noyautée du sommet jusqu’au cœur du système par les conflits d’intérêts, la puissance des lobbys, quand ce n’est pas la corruption.

Michèle Rivasi le sait parfaitement qui lutte contre ça avec un grand courage, notamment contre l’ICNIRP.

Le Dr Arazi le sait aussi. Certains ont pu suivre ses interventions lors du colloque de Paris ANSES/CIRC. L’étude MOBI KIDS est une véritable honte à dénoncer.

Mais il y avait aussi quelqu’un que l’on connaît bien dans notre région du Grand Ouest : Yves Le Dréan. Celui-ci intervient partout dans les débats en se prétendant champion en méthodologie. Sauf qu’il y a deux problèmes : il écarte les « EHS nocebo » de ceux qui ne le seraient pas… Il doit avoir une baguette magique pour cela. De plus, il ne cesse de répéter (nous le lui avions déjà fait remarquer lors du débat 5G à Rennes) qu’il n’y a pas d’augmentation significative du cancer du cerveau ces dernières années alors que les chiffres officiels de Santé Publique France indiquent qu’ils sont multipliés par 4 !

Dans la grande métropole de l’Ouest, Nantes à 100 km, les scientifiques ne vont pas du tout dans le même sens que lui mais ils sont écartés du débat.

Dans la salle, un « scientifique » est intervenu, René de Cèze (qui travaille pour le Conseil scientifique de l’opérateur Bouygues), pour se féliciter du débat. Sauf qu’un reportage télé montre qu’il a refusé les conclusions d’une de ses élèves sur des poussins car n’allant pas dans le même sens que lui.

L’une des stratégies lors de ce colloque a été de critiquer l’étude Interphone, en faisant de courtes allusions assez perverses aux études NTP et Ramazzini sans les attaquer de front. Insinuation par induction ?

Le CIRC nous a annoncé à la fin une étude venue d’Asie en 2023 pour voir si on passe de 2B en 2A… ou si on redescend dans la classification !

Ce qui ressort de cette mise en scène est que nous sommes entrés massivement dans la fabrique du doute par les conseils scientifiques industriels comme pour le tabac, l’amiante, les divers pesticides, les néonicotinoïdes, les perturbateurs endocriniens etc. c’est-à-dire dans l’ère du déni institué car dérangeant des lobbys très puissants et des profits colossaux.

Il n’y aura jamais consensus officiel à 100 %, même à 75, car il y aura toujours dispute sur la méthodologie. C’est bien le message qu’ils essaient de faire passer.

Nous persévérons dans notre campagne de signatures de l’ICE STOP 5G. Nous avons fini par convaincre des récalcitrants qui l’ont été pour les 2 raisons évoquées que l’on doit bien comprendre.

Cette campagne aura permis des échanges multiples, des ouvertures sur des idées fédératives et une obligatoire et rapide internationalisation des luttes en espérant qu’elles déboucheront sur une vision globale de la catastrophe en train de s’abatte sur nous.

Cet élan ne s’arrêtera pas au 28 février, nous l’espérons.

Nous avons une inquiétude qu’il faudra bien prendre au sérieux. Nous trouvons très anormal le faible nombre de signatures en France malgré les réserves mentionnées. Nous avons relancé la campagne en décembre auprès de beaucoup de collectifs et associations, de réseaux divers. Nous n’étions pas les seuls à faire campagne. Mais la 2ème quinzaine des fêtes n’étaient pas une bonne période. Nous allons donc TOUS relancer cette campagne dès maintenant et encore début février. Comme nous sommes vigilants sur ce point, nous pourrons avoir une idée, même approximative, du nombre de nouvelles signatures et devrions être en mesure de voir s’il y a un décalage très important.

Meilleurs vœux à vous pour une année qui ne sera pas facile pour tous,

Bernard en son nom, mais qui est certain d’être suivi sur ces problématiques par une large majorité de nos membres et autres associations ou chercheurs et journalistes indépendants dans notre pays