Vive le portefeuille européen d’identité numérique !!
Tous vos documents d’identité sur smartphone.
Et comme un beau schéma vaut mieux qu’un long discours, on a joint celui de la CE.
La Commission européenne annonce qu’elle va officiellement lancer le portefeuille européen d’identité numérique. On vous explique ce que cela va changer pour vous.
Après délibérations, un accord final a été trouvé par la Commission européenne pour regrouper l’ensemble de vos documents d’identité (carte d’identité, permis de conduire, etc.) dans un seul « portefeuille d’identité ». Un projet ambitieux que l’UE commence à détailler. De quoi faire de l’ombre à Apple et Google Wallet ?
Le portefeuille européen d’identité numérique, de quoi parle-t-on ?
Après l’application France Identité, l’application Carte vitale et l’arrivée du permis de conduire dans son smartphone, l’Union européenne s’est dit qu’il serait judicieux de tout regrouper en une seule application. Mais le portefeuille européen d’identité numérique se veut beaucoup plus ambitieux.
En effet, il « permettra d’accéder à des services en ligne publics et privés », mais aussi « d’ouvrir des comptes bancaires, d’effectuer des paiements et de conserver des documents numériques, qu’il s’agisse d’un permis de conduire mobile, d’une prescription médicale, d’un certificat professionnel ou d’un titre de transport. »
Forcer la main aux géants du web
Au-delà des services publics qui utiliseront évidemment ce nouveau portefeuille, les très grandes plateformes en ligne désignées au titre du règlement européen sur les services numériques (Digital Services Act ou DSA pour les intimes) qui sont « légalement tenus d’authentifier leurs utilisateurs devront accepter le portefeuille d’identité numérique de l’UE pour la connexion à leurs services en ligne. »
Sont concernées des plateformes comme YouTube, LinkedIn, Instagram, Facebook, Booking ou encore Amazon. Vous pouvez retrouver la liste complète sur le site de la Commission européenne.
Vos données numériques en sécurité ?
Une numérisation des services publics qui permettra donc également d’accéder à des services privés « en toute sécurité, en toute sécurité, avec une protection totale des données à caractère personnel dans toute l’Europe. »
L’UE prend les devants sur les questions touchant à la sécurité et la confidentialité des données en précisant que « le portefeuille respectera pleinement le choix de l’utilisateur de partager ou non des données à caractère personnel ; il offrira le plus haut degré de sécurité, certifié de manière indépendante selon des normes identiques ; enfin, les parties pertinentes de son code seront publiées en source ouverte afin d’exclure toute possibilité d’utilisation abusive, de suivi ou de traçage illégal, ou d’interception par les autorités. »
Tous les citoyens de l’UE pourront ainsi profiter de ce nouveau portefeuille qui rentre dans le cadre de la « décennie numérique à l’horizon 2030 » qui comprend aussi bien la blockchain que la 5G, l’IA ou encore la cybersécurité, entre autres. Tout un programme.
https://www.01net.com/actualites/tous-vos-docu
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La question de l’identité numérique est un énorme enjeu pour nos libertés
Cette question est effectivement couplée avec d’autres ; par ex Le Règlement européen CSAR veut remettre en cause le droit au secret de nos communications ou la loi française
Loi pour « sécuriser et réguler » l’espace numérique : une exception liberticide de plus pour la France), les deux voulant imposer l’obligation d’identification en ligne) elle vise à nous pister en permanence sur le web voire dans la rue par le biais de smartphones et autres objets connectés.
Mais informer sur la question est très complexe : on avait créé un groupe de travail spécifique (avec beaucoup de jeunes) qui s’est effiloché car n’ayant pas de débouché concret en terme d’actions.
On en a tiré cet article Comment s’opposer à l’identité numérique en France et en Europe qui est surtout un inventaire de toutes les entrées dans l’identification numérique en France (qui est assurément le champion européen sur la question et dénoncé comme tel par beaucoup d’orgas des droits numériques) et dans l’Europe de Thierry Breton (NOTRE commissaire européen, nommé par Macron, qui a beaucoup fait progressé cette « cause » avec plus que des soupçons de conflits d’intérêt puisqu’il était juste avant PDG d’Atos, boite spécialisée dans les technologies de surveillance.
Dans l’article on liste des oppositions par dispositif (par ex l’appel qu’avait lancé LQDN contre la création de MonEspaceSanté et qu’on avait d’ailleurs largement diffusé à nos sympathisants à l’époque, lesquels doivent se retrouver dans les 2% qui l’ont refusé). Mais aussi des oppositions plus globales par Celia Izoard (que nous avons reçu en septembre), Matthieu Amiech (qui a participé à l’avant dernière visio nationale), Félix Tréguer (LQDN), Nexus…
Mais pour vraiment arriver à contester ces dispositifs il faut sans doute morceller le sujet et s’allier à d’autres : c’est ce que nous tentons avec le syndicat de la médecine générale (SMG, avec qui nous avons bossé sur un atelier en septembre) dont nous reprenons l’article (L’identité numérique en santé : entre contrôle et déshumanisation) … et qui propose justement (à la fin) un tuto pour s’opposer à MonEspaceSanté.
Pour revenir sur l’article envoyé : le bulletin de victoire de T. Breton sur l’accord trouvé au niveau européen reste à confirmer : cet accord provisoire doit encore être approuvée par le Parlement européen et par le Conseil (les représentants de chacun des 27). T. Breton fonctionne ainsi : par gros coups de cymbale promotionnels. Pour autant c’est sur les rails…
Stop Linky Loire