Après les déplacements

Cela s’est passé à Arras et Baincthun

Comme chacun sait, l’ensemble des collectifs autour d’ACCAD a organisé des activités le 30 avril et le 1er mai à Arras ; puis le 2 mai à Baincthun.

Les deux conférences du 30 avril et 2 mai ont permis d’écouter les interventions de Fabien LEBRUN et de la conteuse Nathalie ROCHER.

Les interventions et discussions ont été appréciées. Mais les sujets sont tellement complexes, les personnes directement concernées ont tellement peur d’entendre des mots culpabilisants que cela n’a pas déplacé les foules. C’est bien dommage, d’autant que ce qui a été dit laisse entendre que la responsabilité de cette situation tient essentiellement aux GAFAM ; il faut le marteler : leurs méthodes sont tellement insidieuses, tellement performantes que nombre de personnes se font avoir … même chez les adultes. C’est cela la force du système capitaliste qui a bien compris de quelle façon il faut captiver les citoyens, leur faire perdre leur sens critique de façon à ce que l’on consomme ces produits addictifs, pour le plus grand profit de certains.

Il faudra continuer à le dire, même si ce n’est pas dans l’air du temps, même si les politiques ne font pas leur boulot dans ce domaine car ils sont tellement technophiles. Il faut marteler le fait que notre société court un danger extrême à ne pas mettre en cause cette société qui nous formate avec des objets techniques et nous pousse à ce qu’on ne se rende pas compte que l’on s’abêtit, que l’on réduit nos vrais contacts et nos vrais débats avec de vraies personnes, que l’on ne met plus assez en avant les actions collectives.
Le combat est difficile mais il faut le mener, faute de quoi l’Humanité perdra sa raison d’être.

Le mercredi, nous étions présents, sur la grand-Place d’Arras, dans un stand à l’occasion de la journée de Colères du présent. Autant le matin n’a pas permis de voir grand-monde – la présence moins importante à la manif du 1er mai pourrait expliquer cela -, autant l’après midi a permis de voir assez de monde intéressé par nos préoccupations. Nous avions mis l’accent principalement sur quatre thématiques :

1- le dossier nouveau sur le Linky

2- la surexposition des écrans chez les jeunesse

3- l’intelligence artificielle

4- les JO

Mais nous n’avons pas oublié de montrer les dangers de la 5G et le grave problème des EHS…

L’ensemble a permis de donner beaucoup de documentations sur les différents problèmes évoqués ci-dessus et de vendre des livres :

1- Super-héros ; Janine BUSSON

2- Il ne décroche pas des écrans ; Sabine DUFLOS

3- On achève bien les enfants ; Fabien LEBRUN

4- Numérique, on arrête tout et on réfléchit ; Yves MARRY

5- Le totalitarisme numérique ; Christopher POLLMANN

Un grand merci à Colères du présent, à la mairie de BAINCTHUN, à tous les bénévoles et à toutes celles et ceux qui se sont déplacés durant ces trois jours

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Interviews de Fabien LEBRUN

– sur PFM 99.9 ; le mardi 30 avril

https://www.radiopfm.com/webradio/podcast/1970

– sur Radio Scarpe Sensée 94,1 ; le jeudi 2 mai :

https://radioscarpesensee.com/fabien-lebrun-aut

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Un prochain livre de Fabien LEBRUN

Barbarie numérique ; Une autre histoire du monde connecté

A paraître fin septembre aux éditions l’échappée

Préface d’Alain DENEAULT

Une enquête implacable sur la tragédie que vit le Congo, cœur des industries numériques et objet de toutes les convoitises.

À partir des années 1990, l’explosion de la production de biens électroniques, caractéristique du passage du capitalisme à son stade numérique, déclenche une guerre des métaux technologiques au Congo (RDC) qui n’a fait que gagner en intensité. Cette enquête fouillée montre que la dématérialisation est bel et bien un mythe. Elle se nourrit d’un extractivisme sans limites dans des régions, comme celle des Grands Lacs en Afrique, qui subissent depuis des siècles les ravages de la mondialisation : de la traite négrière à la terreur coloniale du roi belge Léopold II (pour le « caoutchouc rouge » nécessaire à l’industrie automobile) jusqu’aux minerais de sang actuels dont le coltan essentiel aux smartphones et le cobalt pour la transition énergétique.
La civilisation de l’écran est synonyme d’une barbarie numérique qui se manifeste au Congo par :

– une économie militarisée et une criminalité institutionnalisée,

– un pillage généralisé, du travail forcé,

– le viol comme arme de guerre,

– la destruction des forêts et l’anéantissement de la biodiversité…

Autant de catastrophes qui font du Congo l’une des plus grandes tragédies de l’histoire contemporaine, le prix fort à payer pour un monde connecté.

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Normalement Denis MUKWEGE, docteur congolais, prix Nobel de la Paix 2018, devrait écrire dans le livre de Fabien LEBRUN.
Denis MUKWEGE a notamment dit ceci : « 
« La réalité troublante est que l’abondance de nos ressources naturelles alimente la guerre, source de violence extrême et de la pauvreté abjecte, a expliqué le Docteur MUKWEGE. Nous aimons tous les belles voitures, les bijoux et les gadgets… J’ai moi-même un smartphone. Ces objets contiennent des minéraux que l’on trouve chez nous souvent extraits dans des conditions inhumaines par de jeunes enfants victimes d’intimidation et de violences sexuelles… Réfléchissez un instant au coût humain de la fabrication de ces objets. Fermer les yeux devant ce drame, c’est être complice ! »

A deux reprises, Denis MUKWEGE a fait référence au rapport du projet « Mapping », concernant les violations des droits de l’homme en RDC de 1999 à 2003. « Qu’attend le monde pour que ce rapport soit pris en compte ?, s’insurge le médecin. Ayons le courage de révéler les noms des auteurs des crimes contre l’humanité pour éviter qu’ils continuent d’endeuiller cette région. »

Avec beaucoup d’émotions, le Docteur MUKWEGE a raconté l’histoire de Sarah, une jeune fille dont toute la famille a été massacrée. Prise en otage, Sarah a été emmenée en forêt et attachée nue à un arbre. Elle a subi des viols collectifs tous les jours. Arrivée à l’hôpital, elle ne pouvait plus se tenir debout, ni retenir ses urines et ses selles. « Mais son désir de continuer à vivre brillait dans ses yeux, raconte le Prix Nobel de la paix 2018. Chaque jour qui passait, c’est elle qui encourageait le personnel soignant à ne pas perdre espoir. Chaque jour, Sarah se battait pour sa survie. Aujourd’hui, elle est une belle femme, forte, souriante et charmante. Son histoire montre qu’avec de la détermination, il y a toujours de l’espoir », assure Denis MUKWEGE.

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/12/12/les-