A propos des risques sanitaires
ANFR : réponse aux articles affirmant : « LINKY : l’ANFR confirme l’absence de risque sanitaire »
L’Agence Nationale des Fréquences Radio (ANFR), a une compétence (sous tutelle) pour assurer « le respect des valeurs limites d’exposition du public aux champs électromagnétiques » (article L.43 du Code des postes et des communications électroniques).
L’ANFR n’a pas de compétence sanitaire : elle ne peut pas émettre d’avis qualitatif sur une exposition survenant sous les seuils thermiques. Notamment, elle ne peut statuer sur un risque lié à la chronicité d’une nouvelle exposition, tant que l’exposition en cause reste inférieure aux seuils thermiques réglementaires.
Son Directeur, Gilles BREGANT, l’expose bien lui-même :
« L’ANFR n’a pas de compétence sanitaire. C’est l’ANSES qui détient la compétence sanitaire. […] De façon imagée, l’ANFR n’est pas en charge de définir les limites de vitesse, mais de vérifier que les gens ne les dépassent pas. » (ANFR, févr. 2017, Intervention du Directeur rappelant l’absence de compétence sanitaire devant l’OPECST)
Voir
— ici à partir de 26’30
https://www.youtube.com/watch?v=B9ac_xZWgdo
— et ici à partir de 38’:
https://www.dailymotion.com/video/x6d0gak
Invoquer une absence de risque à raison des indications de l’ANFR, pour une exposition en-deçà des seuils réglementaires, n’est donc pas possible au regard de la compétence de cette agence.
Pas de compteurs communicants :
https://www.facebook.com/Pasdecompteurscommu
********** *******
L’ANSES change de ton
L’agence nationale de santé reconnaît que des téléphones portables, tenus prêts du corps, peuvent présenter certains risques sanitaires. Elle demande aux constructeurs de remédier à ce problème.
Petit séisme dans le doux monde de la téléphonie. Jusqu’à très récemment, les autorités sanitaires niaient quasi-systématiquement les risques liés aux ondes des téléphones, ou semblaient les traiter par-dessus la jambe. Mais l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) vient de publier un rapport qui préconise de respecter beaucoup plus scrupuleusement les normes en vigueur. L’agence conseille donc le rappel ou la mise à jour de nombreux portables. Cela concernerait plus de 200 modèles commercialisés jusqu’à juin 2017. Autrement dit, il y a de fortes chances pour que votre propre téléphone soit concerné.
Intitulé
«Expositions aux téléphones mobiles portés près du corps et santé»,
ce rapport fait directement échos au scandale du Phonegate. Le constat est le suivant : de très nombreux modèles de mobiles mis sur le marché avant le changement de réglementation européenne affichent, en conditions réelles d’utilisation, des DAS-tronc (débit d’absorption spécifique) supérieurs à la norme en vigueur, de 2 W/kg. Le discours, jusqu’à présent, était le suivant : certes, ils ne respectent plus les normes, mais les respectaient au moment de leur homologation, et peuvent donc rester sur le marché.
Des effets sur l’activité cérébrale
Mais l’Anses, désormais, change de ton. L’Agence recommande que «des mesures soient prises afin que les utilisateurs ne soient plus exposés à des DAS dépassant 2 W/ kg émis par des téléphones certifiés». À cette fin, elle invite les constructeurs des téléphones à prendre certaines mesures, comme des mises à jour de logiciel qui permettent de faire baisser à distance le DAS de leurs appareils. Ou, plus simplement, des rappels de leurs produits. Ça va remuer dans l’industrie du sans fil !
L’Anses prend donc au sérieux le risque de cette exposition, qui concerne principalement le transport du téléphone dans la poche d’une veste, d’un pantalon, ou même dans un sac. Son expertise, qui ne se départit pas de son extrême prudence quant aux effets des ondes, pointe néanmoins, «avec des éléments de preuve limités, des effets biologiques, en particulier sur l’activité cérébrale liés à des expositions supérieures à 2 W/kg». Un conseil, pour finir : évitez au maximum de garder vos mobiles dans vos poches et près du corps de manière générale.
Nicolas Bérard