Violence dans l’Éducation Nationale

La mort d’une surveillante à Nogent

Il est question de ce « fait divers » dramatique dans ces quatre articles lus :

https://www.mediapart.fr/journal/france/100625/surveillan

https://www.mediapart.fr/journal/france/110625/attaques-

https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/06/11/a-nogen

https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/06/11/a-l-

Le deuxième lien est le plus fouillé.

b

« Surnagent au milieu de ce débat les pistes esquissées par Élisabeth Borne dès sa sortie du collège de Nogent, centrées sur la prévention de la violence mais aussi la santé mentale des jeunes, qui serait encore insuffisamment traitée par l’Éducation nationale. Répondre à ces attaques au couteau, a expliqué la ministre de l’éducation, passe « aussi par une très grande vigilance sur les problèmes psychologiques que peuvent rencontrer des élèves ».

« Par une « malheureuse coïncidence », ces personnels étaient mobilisés mardi, jour de l’attaque de Nogent, pour réclamer un renforcement réel des moyens promis. « Aucune création de postes de psychologues scolaires n’était prévue à l’issue des assises de la santé scolaire, qui ont eu lieu en mai 2025, se désole Géraldine Duriez, exerçant dans un collège de Seine-Saint-Denis et secrétaire nationale du syndicat des psychologues scolaires pour la FSU. L’Éducation nationale, à chaque fois, au lieu de créer des postes, elle crée des fonctions. »

« Les décideurs politiques sont complètement perdus, estime le député Pouria Amirshahi (groupe écologiste), ancien travailleur social. La seule bonne réponse a été niée, abandonnée : c’est de mettre le paquet sur la détection et l’accompagnement pour protéger les mineurs d’eux-mêmes, de leur environnement, de leurs traumas. On ne naît pas délinquant, on le devient. »

Opposé à la récente loi « Attal », qui durcit la justice des mineurs et pénalise les parents jugés irresponsables, dont le Conseil constitutionnel est saisi, Pouria Amirshahi rappelle que « lorsqu’on a fait l’ordonnance de 1945, qui a fixé la primauté de l’éducatif sur le répressif, on avait des dizaines de milliers de jeunes orphelins dans les rues, revenant du front, abandonnés à eux-mêmes. Ils étaient autrement plus violents, et on a pourtant pensé qu’il fallait les protéger ».

Et d’ajouter : « Les annonces ubuesques sur l’interdiction des couteaux, c’est le signe d’une panique chez des adultes qui ne savent plus comment gérer leurs propres turpitudes, c’est-à-dire ces abandons-là. »

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Commentaire ACCAD

On n’est pas surpris par la réaction des dirigeants au pouvoir, notamment du premier ministre.

E. Borne dit ceci : « D’ici la fin de l’année, tous les établissements devront se doter d’un protocole pour repérer et faire prendre en charge les jeunes présentant des difficultés psychologiques ». Cela demande des moyens, une volonté politique, et ce n’est pas l’objectif du pouvoir ; le pouvoir en place joue avec et sur les mots, d’autant qu’il n’aura pas l’envie et les moyens de passer à l’action.
Le
leitmotiv – après les formules d’usage consécutives à ce drame – est avant tout de prioriser le maître-mot « SÉCURITÉ » !

D’ailleurs, en ce moment, les médias veulent montrer non-stop, dans toutes leurs informations – régionales, nationales -, que l’on est dans une période historique très violente. C’est mensonger, totalement faux. Il y a eu des moments dans le passé qui ont été beaucoup plus violents en terme sociétal.

Cela ne veut pas dire qu’on n’assiste pas à un moment difficile. Mais il faudrait en trouver les raisons principales. Et on ne veut pas les chercher.

L’analyse de Pouria AMIRSHAHI est à ce propos très intéressante. Il est évident que mettre des portiques, confisquer les couteaux … n’amènera à rien fondamentalement. La preuve : ce collège était déjà en « possession » de forces de police à l’entrée de l’établissement. Si on veut continuer dans ce délire, il faudrait envisager de mettre un policier derrière chaque élève ! On peut aussi imaginer – ce n’est pas du tout exclu dans un proche avenir – que des jeunes viennent à l’école avec une arme à feu – cela se fait déjà aux USA, nos mentors !

Bien entendu, cela ne concerne pas que la France ; on en a récemment d’autres exemples, par exemple en Autriche … sans parler, évidemment, des USA !

On est face à un problème de société quand on voit l’évolution du marché du travail et des conditions de travail pour ceux qui en ont, quand on voit une augmentation du pouvoir des mafias et des trafics de drogues (en rapport avec le premier problème évoqué). On est dans cette société capitaliste qui a pour préoccupation principale de se faire du fric à tout prix – et cette préoccupation gangrène notre société toute entière ; et ceux qui gagnent sont ceux qui ont déjà les manettes ! Tout cela se fait évidemment aux dépens de l’humain, de la nature, du monde animal.

Revoir la « santé mentale » des jeunes signifie prendre le problème par un petit bout de la lorgnette : on ne met pas en avant ce problème sociétal. Si on veut être cohérent dans la logique du pouvoir en place, il faudra, comme d’habitude, plus de moyens financiers et humains. On ne fera pas cet effort … ou on prendra des petites mesurettes qui ne résoudront rien et feront semblant de penser que l’on a résolu ce problème. C’est ce qui nous pend au nez.

Comme d’habitude, on met sous le boisseau un élément qui marque cette jeunesse : la surexposition des écrans.

On ne fait que répéter la même chose dans de nombreuses associations : ce scandale de la surexposition des écrans est d’abord dû aux GAFAM. Ces géants du numérique sont les premiers responsables de cette situation. Les réseaux « sociaux » (Instagram, face de bouc, X, WhatsApp, TikTok, Telegram, Snapchat …) sont les outils dévastateurs. Ces gens-là ont travaillé sur comment capter l’attention de tous et notamment des jeunes et des enfants, cibles prioritaires des publicitaires – et ils y arrivent magistralement. Dans le même temps, ces dirigeants et cadres des GAFAM ont pris des mesures radicales pour protéger leur progéniture des écrans et téléphones mobiles : ils envoient leurs enfants dans des écoles sans écrans !.

Le deuxième responsable de ce scandale est l’Éducation nationale. Cette structure a donné carte blanche aux GAFAM pour entrer dans les établissements scolaires. Elle a poussé à fournir, non pas des livres, mais du matériel informatique

Conséquence : éduquer par le numérique nuit aux résultats scolaires. Les pouvoirs publics – et en particulier l’Éducation nationale – ont une grande responsabilité dans cette situation dramatique et voulue depuis au moins Blanquer. Il ne faut pas s’étonner que le niveau scolaire diminue profondément alors que le système scolaire français était montré en exemple il y a à peine vingt ans.

Il faut rappeler qu’une commission des experts demandée par E. Macron a rendu ses conclusions fin avril 2024, en proposant 29 mesures. Depuis, silence complet ; sauf des mesurettes d’E. Borne qui pense par exemple résoudre le problème en demandant aux étudiants des différents établissements primaires et secondaires de déposer leur smartphone à l’entrée de la salle de classe ! Sur le fond, cela ne règle rien. Il faut travailler en amont si on veut vraiment résoudre le problème.

Il faut aussi rappeler qu’un conseil départemental (la Sarthe) avait eu l’idée de fournir des montres connectées à tous les collégiens.

Il faut aussi mentionner que certaines communes ne fournissent plus les écoles primaires en livres mais en logiciels et/ou TBI.

Les conséquences se font voir concrètement : l’usage des portables entraîne une recrudescence de la violence, du suicide, de la cyberpornographie, de la cyberprostitution, du cyberharcèlement …

Tout ceci n’est pas nouveau. C’est expliqué dans de nombreuses associations. C’est rabâché aussi sur ce site du collectif ACCAD.
Il faut encore
une fois rappeler les principaux effets de la surexposition des écrans :

  • Troubles de comportement ; agressivité, baisse de l’estime de soi et de l’empathie, mal-être
  • Troubles du sommeil, de la vue, de l’ouïe ; obésité …
  • Retards de développement cognitif
  • Troubles de la communication
  • Retards de langage ; appauvrissement du langage/vocabulaire, baisse de la concentration, de la mémorisation et de la réflexion
  • Troubles des apprentissages
  • Troubles de l’attention
  • Addiction aux écrans : c’est le problème numéro un constaté dans les hôpitaux … avant le cannabis, l’alcool et le tabac.

De tout cela, on n’en parle pas à l’occasion de la mort de cette jeune surveillante.
On préfère insister sur la SÉCURITÉ ! C’est d’ailleurs dans ce sens que la bande à Retailleau-Bayrou va appuyer sur la pédale répression et mesures carcérales POUR LES JEUNES.

Si on ne parle pas de cette facette du drame, on est à côté de la plaque.

Avec ces écrans, on pense aller dans le sens du progrès ! C’est tout le contraire qui se produit. On va peut-être progresser dans le domaine technologique mais on va très nettement régresser dans le sens du progrès humain. On est en train de capturer le sens de notre vie, on se laisse moutonner, on ne réagit plus collectivement ; ce qui donne le résultat actuel !

IL y a une constante dans tout ce que produisent les pouvoirs en place, aidés par les médias : il n’est pas question de remettre en cause cette évolution de la société, cette numérisation à outrance. Il ne faut surtout pas parler de cette pollution électromagnétique, pollution qui entraîne des cancers ou des maladies comme l’EHS…
Mounir Mahdjoubi, ancien secrétaire d’État macronien, l’a très bien explicité : « développer d’abord, réfléchir ensuite » !

On ne remet pas en cause ce qui est le fondement actuel de cette société. Il n’est pas question de montrer les dangers de cette numérisation. Il faut se servir de cet outil « performant » pour surveiller, pour droniser, faire la guerre, pour abêtir, pour encadrer les fortes têtes.

Comme le disait un ami – imitant le livre « 1984 » de Georges ORWELL : « la liberté, c’est l’asservissement au tout-connecté obligatoire ! »

Si on ne commence pas à réfléchir sur les causes principales de cet état des lieux, si on ne commence pas à reprendre notre LIBERTÉ collective, si on se laisse submerger par cette SÉCURITÉ individuelle et collective qu’on veut nous imposer, si le pouvoir en place continue sa politique de formatage, l’humanité pourra disparaître.

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Quand l’industrie du numérique s’invite dans les écoles

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-zoom-

Un reportage de 4 minutes de Marie DUPAIN, le vendredi 13 juin sur France Inter

Écrans éducatifs et sciences cognitives : comment la big tech investit l’école

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/secr

36 minutes d’écoute.

Sur ce lien, il y a un texte qui commence ainsi :

« Alors que, selon de nombreux experts, les écrans constituent un problème de santé publique majeur, l’industrie du numérique bénéficie de subventions publiques importantes et développe des partenariats avec la recherche pour faire rentrer les écrans à l’école. »

Il se termine ainsi :

« Un double discours problématique selon Christophe Cailleaux, responsable du groupe numérique du Snes-FSU : « D’un côté le gouvernement dit qu’il faut protéger les enfants des écrans, mais d’un autre il subventionne le développement des outils numériques à l’école. Il y a des enjeux financiers parce que c’est de l’argent public investi dans des solutions privées, mais aussi des enjeux cognitifs pour les élèves, et en termes de liberté, de surveillance des données…Avec l’intelligence artificielle, c’est une évolution fulgurante, et en tant que responsables des générations futures, nous avons la responsabilité de dire stop. Il faut faire pause ». »

Un reportage et un document dans l’émission « Secrets d’info », sur France Inter, le samedi 14 juin

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Réseaux sociaux et violences

« Il n’y a pas de lien direct entre la consommation des écrans et les passages à l’acte »

Le médecin psychiatre David Gourion, la psychothérapeute et spécialiste des écrans Sabine Duflo et le psychiatre Amine Benyamina, spécialisé en addictologie, étaient les invités de France Inter ce vendredi 13 juin. Ils échangent sur l’impact des écrans sur la santé mentale des adolescents.

Écoutez bien les interventions de Sabine DUFLO ; elle n’est pas du tout du même avis !

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-d

En vidéo (avec de la pub, trop de pub en plein milieu d’une phrase !) :

https://www.dailymotion.com/video/x9lal06

Sortir des écrans et retrouver l’empathie

https://www.radiofrance.fr/franceinte

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Dommage à mes yeux que l’on n’aille pas sur le terrain de la perte des valeurs, qui est à mes yeux la cause de cette violence…
Bien sûr que la réponse techno sécurité est la plus facile à mettre en place et donne bonne conscience à ceux qui la prônent.
Bien sûr que remettre en cause les écrans, les réseaux, la numérisation de l’école est un bon axe car ces outils entre les mains de tous, y compris des enfants, véhiculent une culture de la mort qui hélas se nourrit de violence.
Je pense que ce monde croule en même temps que les valeurs fondamentales de la Vie disparaissent elles aussi.
Le mondialisme attaque nos valeurs fondamentales, la famille en 1er. Les valeurs de la République ne véhiculent plus les vraies valeurs de respect de la Vie, de l’humain, du vivant, de la Liberté….
Retrouver ces valeurs éternelles, les enseigner au sein des familles et de l’école, c’est à mon sens, le meilleur moyen de contrer les valeurs de mort véhiculées par cette culture occidentalisée qui transforme le Bien en Mal, et le Mal en Bien…    

ACCU

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« cette culture occidentalisée. ».. mais elle est à peu près partout. Nous avons « occidentalisé » la quasi-intégralité du monde par la technique et le capitalisme numérique. 

Crois-tu que les enfants chinois, les adultes, sont heureux sous leur contrôle social avec numérisation intégrale obligatoire ? Qu’il n’y a pas de violence là-bas, que les familles respirent (sans parler des Mongols, Mandchous, Ouïghours et Tibétains – tout ce qui n’est pas Han) ?

Crois-tu que la société russe respire si bien, et la turque et l’iranienne et tant d’autres ?

A Moscou et à Nijni Novgorod, on ne moufte pas, il y a des caméras de surveillance partout, de la 5G chinoise partout. Les manifestations sont réprimées et les médias sous contrôle total. Les familles et les enfants sont-ils plus heureux que chez nous quand on les dresse du matin au soir à la guerre et que l’on va à la curée en Afrique pour piller les terres rares et autres minerais (tout le monde se sert, pas qu’eux) ?

Notre problème est que l’on ne veut pas d’un devenir chinois chez nous (ni américain, ni russe…). Et que l’on y glisse doucement et assez rapidement.

Une chose est certaine : la violence est bien mondialisée sur fond de bruit de bottes partout avec des impérialismes agressifs partout.

Il s’agit bien d’un technototalitarisme total mondialisé dont le vecteur est l’électronumérique intégral imposé.

Ajoutons à ce sombre tableau « mondialisé », que si les Chinois contrôlent leur Tik tok, ils contaminent notre jeunesse avec et si nos autorités réagissent contre ça, certains crieront aussitôt à la censure, au viol des libertés.

Depuis le Covid, où les confinements étaient encore pires que chez nous, le smartphone était aussi obligatoire que leurs vaccins pour circuler ou simplement rentrer chez soi. Chez nous, cela a été de la gnognotte par rapport à eux.

Ils sont les rois de la 5G et en avance sur la 6G avec déjà leur premiers satellites participant au bousillage général de l’espace et de notre ciel étoilé autant que Musk. 

« Mondialisation », « occidentalisation », si on ne les analyse pas sur ce fond sinistre de réalité-là, cela ne veut plus dire grand-chose. Donald contre le Grand Timonier, ce n’est pas une perspective joyeuse pour la paix de toutes les chaumières et familles sur notre planète. La violence est instituée depuis très haut et se répandra davantage partout.

On se consolera un peu (ou pas) en nous disant que nous pouvons – encore – en discuter.

Collectif Nantes antilinky5G

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Violences scolaires : les portiques, la reconnaissance faciale sont-ils la solution ?

https://halteaucontrolenumerique.fr/?p=8393

A dessein, on a choisi de faire un article sobre sur ce drame

pour ne pas ajouter de polémique au drame lui-même (on a participé à une manif, beaucoup de personnels de l’EN sont très touchés par ce type d’événement car la violence – verbale, de menaces…. – augmente partout)

– parce qu’on n’a pas non plus de réponse absolue à une situation qui a plusieurs sources. On en reste à des pistes : réponse locale après analyse de chaque cas par l’équipe en place, avec les élèves eux-même ; nécessité de réponse globale (plan ? Donc avec des moyens) aux problèmes psychologiques rencontrés par beaucoup d’enfants, de familles…

Nous avons la situation spécifique de la région Auvergne-Rhône-Alpes où un élu – Wauquiez – vend sa réponse techno-sécuritaire des portiques, de la VSA voire de la reconnaissance faciale (il a fait voter un texte qui en prévoit l’usage – illégal – dans les TER, gares, cars scolaires, lycées…). C’est la seule région en France à le faire systématiquement (même PACA ne s’y est pas mis). Nous le dénonçons évidemment et pensons à une action suite à la décision du conseil constitutionnel

Régulièrement nous prenons position sur les écrans, les réseaux sociaux. Le raccorder directement à ce cas est aller dans le sens des positions outrancières et démagogiques des responsables politiques là on on veut favoriser la réflexion collective et démocratique.

Sur l’éducation nationale (ses dirigeants) et les conseils départementaux, grands promoteurs de la numérisation à marche forcée de l’école, on a aussi beaucoup écrit dont un travail collectif en atelier

https://halteaucontrolenumerique.fr/?p=3977 

qui faisait le tour de la question. Mais là aussi on évite le lien trop direct avec le drame

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En Espagne

Actions pour revendiquer le droit des enfants à vivre sans écran ni smartphone

https://halteaucontrolenumerique.fr/?p=8368