Doit-on avoir peur du Linky ?

Les hausses soutenues et constantes de la consommation électrique obligent les gestionnaires et fournisseurs d’électricité à augmenter leurs moyens de production mais aussi à imposer progressivement aux particuliers de nouveaux compteurs communicants qui régulent la consommation électrique via des microcoupures effectuées sur le chauffage et l’eau chaude sanitaire.  

Un article critiquable ; notamment :

sur l’augmentation de la consommation d’électricité : c’est contredit par les analyses de RTE !

sur l’interprétation de la directive européenne

sur le nombre de compteurs linky déjà posés  ; dans la réalité cela ne dépasse pas 7 millions en fin juin 2018.

Il mentionne aussi que les particuliers « pourraient être surpris, d’autant plus si ils les avaient trafiqués pour frauder… » !!!

De plus, il oublie de mentionner que nous nous chauffons électriquement : c’est une aberration mais c’est un fait : ce sont bien les gouvernements successifs qui ont poussé dans ce sens pour, notamment, vendre leur énergie nucléaire !

*********             *************

https://www.notre-planete.info/actualites/3703-compt

Extraits

Ce dispositif « smart grid » est en voie de généralisation dans tous les foyers français. Mais est-ce vraiment une bonne solution sans conséquences pour la santé ?

L’électricité étant difficilement stockable, le réseau électrique doit en permanence être en équilibre entre l’offre (l’électricité injectée sur le réseau par les producteurs) et la demande (l’électricité prélevée par les consommateurs). RTE, gestionnaire de transport de l’électricité, est responsable de cet équilibre entre la production et la demande.

Afin de d’ajuster au mieux la production, des estimations de consommation, relativement fiables, sont effectuées notamment en fonction de la température extérieure et de l’heure de la journée. Toutefois, les prévisions de consommation ou de production ne peuvent être totalement exactes et les moyens de production manquent.

Effacement diffus : définition

Pour faire face aux situations où la consommation dépasse la production, RTE peut demander à certains producteurs d’électricité d’augmenter leurs productions notamment en mettant en route des centrales électriques de pointe (gaz, fioul ou charbon), fortement polluantes et émettrices de CO2. Une autre solution, relativement récente, consiste à baisser le niveau de la consommation en demandant à un opérateur dit « d’effacement » la coupure immédiate et coordonnée de certains postes de consommation.

Cette solution est notamment mise en avant pour la gestion de la pointe d’électricité, c’est-à-dire les moments où la demande en électricité est très forte (par exemple, en soirée en hiver, lors des périodes de grand froid, alors que les chauffages électriques s’ajoutent aux consommations liées aux loisirs et à la vie quotidienne). Ainsi, l’ADEME souligne « qu’une température d’un degré Celsius de moins en hiver augmente aujourd’hui la puissance appelée lors de la pointe à 19 h de 2 300 MW (soit le double de la consommation d’une agglomération comme Marseille). »

Selon le bilan électrique 2017 de RTE, « le secteur le plus consommateur reste le résidentiel avec près de 36% de la consommation finale d’électricité, suivi par le secteur des entreprises (26%), de la grande industrie (17%), des PME/PMI (11%) et enfin le secteur des professionnels qui représente 10% du volume total. »

Les ménages ont donc la plus forte responsabilité dans la consommation électrique française, essentiellement à cause des consommations d’électricité spécifique (électricité hors chauffage, eau chaude sanitaire et cuisson) qui ont augmenté de plus de 75 % depuis 1990 selon l’Observatoire de l’Energie ! Ceci est principalement due à l’accroissement et la multiplication du nombre d’appareils électroménagers présents dans chaque foyer : produits bruns (TV géantes, lecteurs / enregistreurs DVD, Hi-Fi, décodeurs, téléphonie, consoles de jeux, ordinateurs, appareils portables en tout genre…) et petits équipements électroménagers (fers à repasser, aspirateurs, réfrigérateurs américains…).

L’enjeu n’est pas négligeable : selon le Ministère de l’Ecologie, en France la pointe électrique – ou pic de consommation – augmente environ de 3 % chaque année et a enregistré une hausse de 28 % en dix ans (dont 14 % entre 2007 et 2012). Ce qui explique que les records de consommation électrique sont régulièrement battus comme en témoigne celui de 2012.

C’est pourquoi, une directive européenne du 13 juillet 2009 demande aux États membres de mettre « en place de[s] systèmes intelligents de mesure qui favorisent la participation active des consommateurs au marché de la fourniture d’électricité. » Avec pour objectif qu' »au moins 80 % des clients [soient] équipés de systèmes intelligents de mesure d’ici à 2020. » Ce sera le cas en France dès 2021 principalement avec le compteur Linky d’Enedis (ex ERDF)

Atténuer les pics de consommation d’électricité en contrôlant le chauffage des particuliers

A défaut de convaincre les particuliers de diminuer leur consommation électrique (vu la multiplication des équipements bruns), l’effacement diffus ou « effacement résidentiel » consiste à réduire temporairement la consommation d’électricité d’un grand nombre de logements, de façon à diminuer la demande. Il s’agit par exemple d’interrompre pendant 10 à 30 min, en fonction de la demande sur le réseau électrique, l’alimentation de radiateurs ou climatiseurs situés dans des logements pour, au total, réduire la consommation d’électricité d’une région ou du pays et garantir la sécurité de l’approvisionnement électrique pour le plus grand nombre.

Cette solution se matérialise par la mise en place d’un boîtier qui s’installe sur le tableau électrique (si cela est possible) et qui permet de mesurer et commander certains usages en temps réel (par exemple, chauffe-eau et radiateurs). Un système d’information complète le tout en recueillant les données et générant les ordres de modulation. Le pilotage est opéré à distance par un opérateur et ne requiert aucune action directe des utilisateurs qui souscrivent à ce service. Les adhérents peuvent choisir d’interrompre le système, selon le contrat signé avec l’opérateur.

Depuis quelques années, le marché de l’effacement diffus se constitue en France, leader européen dans ce domaine. Suite à l’appel d’offre de RTE lancé fin 2015, 7 acteurs ont été retenus : Actility, EDF, Engie, Energy Pool, Smart Grid Energy, Valoris Energie et Voltalis.

Le compteur Linky déployé massivement en France

EDF a déjà entamé le déploiement de son boîtier Linky, un compteur « communiquant » qui est obligatoire.
Le compteur Linky est une nouvelle génération de compteurs électriques qui remplacera dès 2021 le parc des 35 millions de compteurs français. En juin 2018, 9 millions de foyers étaient déjà équipés et 30 000 boîtiers sont installés chaque jour ! Une carte permet de suivre l’état et les échéances du déploiement des compteurs Linky.

Le Ministère du Développement Durable indique dans un communiqué : « grâce à un investissement de 5 milliards d’euros, cette nouvelle génération de compteurs favorisera la transition énergétique, en rendant possible l’intégration à grande échelle des énergies renouvelables, l’information des consommateurs, la différenciation des tarifs, la maîtrise de l’énergie, une meilleure maîtrise de la pointe, le développement du véhicule électrique et donc le développement de réseaux intelligents (ou « smart grids »). Le compteur Linky permettra immédiatement la télé-relève (plus besoin du déplacement d’un agent d’ERDF pour relever votre consommation), la facturation sur des index réels, des interventions à distance et des dépannages plus rapides. » Et également moins couteux pour le consommateur puisque le déplacement d’un technicien ne sera plus nécessaire pour certaines opérations comme le changement de puissance du compteur.

Selon le ministère, Enedis devrait « prendre en charge l’enjeu financier global », mais en réalité les 5,7 milliards d’euro seront en partie récupérés dès 2021 : « Les coûts associés au déploiement des compteurs seront inclus dans le Turpe (tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité, NDLR), qui représente plus d’un tiers de la facture d’électricité des particuliers », explique Sylvain Le Falher, président-directeur général et cofondateur de la start-up Hello Watt, un comparateur en ligne.

Les bénéfices de l’effacement diffus

Les premiers résultats d’une étude menée par le CSTB et l’ADEME en collaboration avec la société Voltalis montrent que l’effacement diffus pourrait permettre aux consommateurs de réaliser des économies d’électricité. Ainsi, des coupures de l’alimentation du chauffage et de l’eau chaude électrique pendant 15 à 20 minutes par heure permettraient de réaliser une économie moyenne de l’ordre de 7 à 8 % de la consommation totale journalière d’électricité. Couplée avec une gestion plus rigoureuse de sa consommation, Voltalis annonce sur son site une « diminution jusqu’à 5 à 12 % de votre consommation annuelle d’électricité quel que soit votre fournisseur ».

Les boîtiers d’effacement permettent de rendre compte précisément des consommations d’un logement. En effet, les adhérents peuvent suivre en temps quasi réel leur consommation sur le site web de la société. Ils peuvent donc, en théorie, gérer au mieux leur consommation, mais aussi voir leurs dépenses d’énergie en temps quasi réel, un bon moyen de les convaincre de faire des économies : « faire prendre conscience aux usagers de leur consommation est l’un des principaux objectifs de Voltalis« , nous souligne Myriam Bauduin, responsable de la communication chez Voltalis.

Enfin, l’intérêt majeur de l’effacement diffus est d’absorber les pics de consommation électrique alimentés principalement par le chauffage électrique et le chauffe eau (80% de la consommation selon le CEREN) et de réduire le recours aux centrales électriques polluantes. Le gain d’émissions de CO2 n’a pas été chiffré par l’ADEME dans son étude, Voltalis avance un gain de 30% par bâtiment, difficilement vérifiable.

Les inconvénients de l’effacement diffus

Des économies d’énergie discutables

Les économies d’énergie pour les particuliers peuvent être en partie annulées par un surplus de consommation à l’issue de la période d’effacement, par exemple pour remettre le logement à la température souhaitée. L’ADEME appelle cela l’effet report :

Si des économies d’énergie sont notables pour les effacements de chauffage, ce n’est pas le cas pour les effacements des ballons d’eau chaude sanitaire, note l’étude de l’ADEME. En effet, le ballon étant un système fermé, la résistance devra fonctionner plus longtemps pour compenser le manque d’apport énergétique résultant de l’effacement.

Les économies sur la facture d’électricité risquent de ne pas être au rendez-vous comme le précise l’ADEME : « ce taux d’économie d’électricité ne se traduit pas nécessairement par une réduction proportionnelle en  euros sur la facture des consommateurs, car celle-ci dépend aussi de modalités liées à la tarification de l’électricité (abonnement, coût du kWh, taxes) ».

En outre, les boîtiers installés consomment de l’électricité pour fonctionner, vraisemblablement entre 5 à 10 Wh, à la charge de l’adhérent. Sur ce point, Myriam Bauduin nous a indiqué que « la consommation équivalait à celle d’un téléphone portable en charge« , une consommation estimée « comme 50 fois moins élevée que les gains procurés par le boîtier » BluePod de la société.

Enfin, le compteur Linky est beaucoup plus précis dans le relevé des consommations : certains particuliers équipés de vieux compteurs électriques à roue pourraient être surpris, d’autant plus si ils les avaient trafiqués pour frauder…