La lettre a été envoyée en août au bureau du conseil fédéral ; sans réponse
En tant que citoyen soucieux de l’avenir de la planète et de la santé des populations, j’apprécie que les Verts se positionnent sur la question de la 5G.
Il est évident que la 5G est une technologie coûteuse en énergie et inutile dans la vie quotidienne des populations.
Cependant, je souhaite porter à votre attention d’autres éléments, notamment en ce qui concerne les risques sanitaires.
L’innocuité des ondes n’a pas du tout été démontrée scientifiquement ? Au contraire, de nombreuses études soulignent les effets des champs électromagnétiques sur le vivant, et des études de santé publique montrent déjà les effets nocifs de cette technologie.
- Une nouvelle pathologie est apparue : l’électrohypersensibilité, qui a finalement été reconnue par l’OMS et l’ANSES, après de longues années d’errance médicale pour de nombreux patients. Les travaux du Professeur Belpomme sur la question ont mis en évidence des signes biologiques de l’électrohypersensibilité. L’ANSES évalue à 5% la population électrohypersensible, soit plusieurs millions de personnes. Des tribunaux français ont déjà donné raison à des malades, qui ont su démontrer le lien entre leurs troubles et l’exposition aux champs électromagnétiques. Cette pathologie invalidante risque fortement de s’étendre en raison de l’exposition forte et précoce de la population.
- L’arrivée des antennes a coïncidé avec l’apparition de cas de cancers du cerveau et de leucémie chez des enfants et la mort d’animaux dans de nombreux endroits du territoire national (voir le reportage de France 3 « Mauvaises ondes »).
- Le nombre de personnes atteintes de glioblastome, cancer agressif du cerveau, a cru très fortement depuis les années 90 (source : Estimation nationale de l’incidence et de la mortalité par cancer entre 1990 et 2018 page 308). L’exposition aux champs électro-magnétiques est un des facteurs de risque énoncés par Santé Publique France. Ces résultats sont cohérents avec ceux de l’étude « Interphone » réalisée de 1990 à 2000, qui montre et confirme l’augmentation du risque de cancer pour les forts utilisateurs, c’est à dire les personnes qui ont utilisé leur téléphone 1640 heures pendant 10 ans, c’est à dire 30 minutes par jour pendant 10 ans. Du fait de l’utilisation du smartphone pour de multiples usages et de l’exposition parfois continue au wifi et aux antennes, y compris dans les transports, nous sommes presque tous devenus de forts utilisateurs actifs ou passifs. Les personnes les plus à risque sont les enfants et les fœtus in utero.
- L’ANSES insiste sur la nécessité de protéger les enfants (rapport de 2016 Radiofréquences et exposition des enfants), sans pour autant préciser des temps limites d’exposition.
Plusieurs reportages ont montré l’existence de forts conflits d’intérêts au sein de la communauté scientifique. Les industriels ont financé la recherche et ont réussi à créer le doute en contredisant les résultats de nombreux chercheurs indépendants.
- René de Sèze, directeur de recherche à l’INERIS, a collaboré avec les ingénieurs de Bouygues.
- Bernard Veyret est membre du conseil scientifique de Bouygues telecom et membre de l’ICNIRP (organisme scientifique qui établit les normes) ; il est également directeur de recherche dans le laboratoire IMS CNRS à Bordeaux et il constate que les ondes n’ont pas d’effet significatif sur les rats ; étant donné les multiples appartenances de ce chercheur, il est permis de douter des résultats obtenus. (cf reportage « Mauvaises ondes »). Récemment, Michèle Rivasi a mis en évidence les multiples conflits d’intérêts qui font douter de la fiabilité de l’ICNIRP.
- Le chercheur Michael Repacholi, chef du département des ondes électromagnétiques à l’OMS, a travaillé pendant des années pour le lobby des fabricants de téléphones mobiles GSMA et perçu des sommes très importantes ; quand le scandale a éclaté en 2006, il a quitté l’OMS. (cf le reportage « Ondes de choc »)
- Paradoxalement, les industriels ont évoqué d’eux-mêmes les effets cancérigènes du téléphone mobile : un rapport de la FIEEC (fédération des industries de l’électricité, de l’électronique et de communication) datant de 1994 mentionne clairement le cancer comme risque de l’utilisation du téléphone et définit une stratégie de communication pour répondre aux inquiétudes du public. Les industriels savaient aussi que, le cancer étant un maladie multifactorielle, il serait de toute façon bien difficile aux plaignants de prouver le lien de cause à effet. (cf le reportage « Mauvaises ondes »)
Les grands médias ont adopté globalement un discours rassurant ; mais certains journalistes donnent la parole également à des scientifiques indépendants.
- Il vous est possible de prendre connaissance des arguments scientifiques présentés par 180 scientifiques et médecins de 37 pays différents dans la pétition eu. Les ONG françaises ont aussi lancé leur pétition sur «stop5G.fr ».
- La Professeure Annie SASCO (invitée sur France Culture et TV5) demande la publication des résultats de l’étude Mobikid (concernant les effets des champs électromagnétiques sur les enfants et adolescents), financée par les contribuables européens, dont les résultats sont attendus depuis 2017.
- L’essai intitulé « 5G mon amour », écrit par le journaliste Nicolas Bérard, montre les multiples interactions économiques entre les industriels de la téléphonie et de l’électricité avec les médias (le Figaro, le Monde, Libération, Radio France…)
La réponse politique pour encadrer les pratiques des industriels n’a pas vraiment viser à protéger les populations. Le gouvernement a progressivement laissé le pouvoir aux opérateurs qui ont eu de plus en plus les mains libres pour implanter les antennes et déployer actuellement la 5G.
- Les normes d’exposition ont été fixées par le décret du 3 mai 2002, signé par les ministres entre les 2 tours d’une élection présidentielle plus que mouvementée.
- La loi Abeille de 2015 relative à la sobriété, la transparence, à l’information et à la concertation en matière d’exposition aux ondes électromagnétiques » a été mise à mal par 2 articles de la loi ELAN (voir article de Reporterre du 15 juin 2018). La wifi est autorisée dans les établissements scolaires.
- En marge de la pandémie liée au coronavirus Covid-19, et par l’ordonnance n° 2020-320 du 25 mars 2020, le gouvernement vient de donner tout pouvoir aux opérateurs pour installer de nouvelles antennes relais : suspension de l’obligation de transmission d’un dossier au maire ou au président d’intercommunalité, décision d’implantation sans accord préalable de l’Agence nationale des fréquences, dispense d’autorisation d’urbanisme pour les constructions (permis de construire ou déclaration de travaux) par les services d’urbanisme des communes. (voir site d’Alerte Phonegate)
- Par ailleurs, les opérateurs et le secrétaire d’Etat chargé du numérique entretiennent auprès du grand public la confusion entre fibre et antennes 4G et 5G (écouter Le téléphone sonne sur France inter, 29 mars 2020). Voilà la différence entre les différentes technologies :
La fibre permet d’obtenir la connexion à internet grâce à un réseau câblé, Utilisant la fibre moi-même (abonnement 200 mégas), je peux dire que ce système est très satisfaisant, y compris pour le téléchargement de films.
Les systèmes 2G, 3G, 4G émettent des champs électromagnétiques grâce aux antennes
le système 5G relie de très nombreuses antennes (dont des satellites et des antennes de proximité) à des objets connectés par un signal très puissant, ces objets se comportant également comme des mini-antennes.
Il est important pour le grand public de savoir que l’utilisateur peut opter pour un câble Ethernet, plutôt que d’avoir recours au wifi. Le raccordement à la fibre, lui, est un choix politique.
- Gilles Babinet, entrepreneur et vice-président du Conseil national du numérique explique sur Sud Radio que la 5G émettra aux mêmes fréquences que la 4G ; or le site cartoradio montre que les antennes déjà installées sont prêtes pour émettre à des fréquences beaucoup plus élevées. (cf annexe)
En conclusion, avec l’arrivée de la 5G, tous les voyants sont au rouge : des opérateurs lancent une technologie dont les effets sont inconnus, alors que les effets de la 4G sont déjà inquiétants. L’ensemble de la population est déjà massivement exposée par le biais des antennes et du wifi, en ville comme en milieu rural ; l’exposition des enfants à la maison, dans l’espace public et à l’école s’est largement accentuée, alors même que le cerveau des enfants est plus perméable aux ondes. Les rayonnements 5G vont s’ajouter aux autres ; il est temps d’appliquer enfin le principe de précaution, inscrit dans la constitution. Voici donc l’article 5 de la Charte de l’Environnement de 2004 : « Lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine en l’état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d’attributions, à la mise en œuvre de procédures d’évaluation des risques et à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage. »
Par ailleurs, l’information sur les risques sanitaires et environnementaux est nécessaire, même s’il paraît étrange d’avertir la population sur les dangers sanitaires liés à la technologie du sans-fil, synonyme de « progrès », qui parait indispensable à notre vie, dont il est dit tous les jours que son effet nocif n’a jamais été prouvé. Il est temps de se dire que les études indépendantes ont davantage prouvé l’inverse et que l’usage des objets connectés et du wifi doit être plus que modéré (ce qui enlève évidemment beaucoup de leur attractivité).
Connaissant votre sens de l’intérêt général, je vous fais confiance pour lancer un débat dans les différentes instances de EELV concernées par la question et alimenter le débat public.