C’est parti !
Le gouvernement et Enedis vont lancer une expérimentation de limitation de puissance des compteurs sur 200 000 foyers en France.
C’était la grande crainte de l’hiver 2022.
Face au conflit entre l’Ukraine et la Russie, la menace de pénuries d’énergies a plané, laissant craindre le pire.
Pour 2023, on pourrait croire que ce refrain est derrière nous. Mais que nenni !
Dans son édition du 17 octobre 2023, Le Parisien a publié un article sur une expérimentation…… qui ne devrait pas vous ravir !
Une limitation de la puissance des compteurs
Le gouvernement et Enedis vont tenter une toute nouvelle expérimentation dans 200 000 foyers en France.
Le but ?
“Préserver le réseau en cas de gros coup de froid”.
Ces 200 000 foyers recevront prochainement une lettre, les alertant qu’ils font partie d’un test de l’État.
Ce test sera très simple.
Comme l’explique Le Parisien, “la puissance des compteurs sera réduite à 3 kilovoltampères, contre 6 ou 9 kVa habituellement”.
La conséquence est directe : seuls certains objets électriques pourront fonctionner, comme le réfrigérateur, le congélateur ou une plaque de cuisson.
Les chanceux qui testeront ce dispositif seront choisis au hasard… … sans aucun recours possible !
Toujours d’après Le Parisien, “dans les premières versions du projet, il était prévu que les familles concernées ne puissent avoir aucun recours pour refuser d’y participer”.
Bonne chance à tous dans la grande loterie qui s’annonce !
https://juste-milieu.fr/linky-les-experimentations-cestparti/
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Le gouvernement, en collaboration avec Enedis, va lancer dès cet hiver une expérimentation auprès de 200 000 foyers pour limiter pendant quelques heures la puissance de leur compteur électrique.
Objectif : préserver le réseau en cas de gros coup de froid en évitant les coupures.
Surveillez bien votre boîte aux lettres dans les prochaines semaines. Vous pourriez recevoir un courrier vous indiquant que vous faites partie des 200 000 ménages français sélectionnés pour participer à une expérimentation prévue pour cet hiver, visant à limiter la puissance de leur compteur électrique.
Qui sera concerné ?
Le dispositif, dont les modalités seront précisées par décret sans doute dès le mois d’octobre, puis complétées par arrêté, prévoit la mobilisation de pas moins de 200 000 foyers français. Volontaires ? Pas vraiment. Dans les premières versions du projet, il était même prévu que les familles concernées ne puissent avoir aucun recours pour refuser d’y participer, à l’exception de certaines catégories fragiles, comme les patients à haut risque vital (PHRV), sous respirateur par exemple. Mais les associations de défense des consommateurs notamment ont demandé que d’autres catégories puissent obtenir elles aussi une dérogation. « Les critères de sélection ne sont pas encore totalement définis », explique-t-on chez Enedis, la filiale distribution d’EDF, chargée de conduire l’expérimentation. Une fois sélectionnés, les foyers seront avertis suffisamment à l’avance par courrier (a priori postal).
Pour quelle puissance ?
Concrètement, pour les foyers concernés, « la puissance des compteurs sera réduite à 3 kilovoltampères (kVa), contre 6 ou 9 kVa habituellement », précise Mathias Laffont, directeur Usages et territoires à l’Union française de l’électricité (UFE), qui regroupe l’ensemble des entreprises du secteur. « Suffisant pour le fonctionnement d’un réfrigérateur ou d’un congélateur, mais également pour une plaque de cuisson, un radiateur ou une box Internet. » Il faudra toutefois veiller à ne pas cumuler les usages, au risque sinon de faire sauter les plombs du logement.
Sur quelle durée ?
L’expérimentation pourra se faire à distance, grâce aux nouvelles fonctionnalités permises par le compteur Linky. Elle sera limitée dans le temps : quatre heures maximum par foyer. « De quoi théoriquement permettre d’économiser 10 MW de puissance électrique », précise Enedis. Soit 1 % de la puissance d’un réacteur nucléaire. En comparaison, un dispositif de délestage (coupure d’électricité programmée), portant toujours sur 200 000 clients, représenterait quant à lui une économie dix fois supérieure, de l’ordre de 100 MW.
Pourquoi une telle expérimentation ?
Il s’agit pour les pouvoirs publics de mettre en place une nouvelle strate dans la stratégie de lutte contre les risques d’effondrement de tout ou partie du réseau électrique (ce que l’on appelle un « black-out »). Celui-ci peut survenir en cas de gros coup de froid, lorsqu’il est conjugué à une insuffisance de l’approvisionnement (production et importations). En octobre 2022, un « plan sobriété » avait été présenté par la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher. Il incitait les particuliers, les services publics et les entreprises à limiter leur consommation d’énergie, l’hiver mais également l’été.
Une nouvelle mouture a été présentée pas plus tard que la semaine dernière, en prévision de l’hiver à venir. Mais les injonctions gouvernementales ne suffisent pas toujours.
Quelles autres mesures pour éviter les coupures ?
Outre les gestes pour économiser l’énergie, d’autres dispositifs existent en cas de forte chute des températures. Certaines entreprises peuvent par exemple différer une partie de leur consommation contre rémunération. En troisième recours, RTE et Enedis sont également capables de baisser la tension de 5 % sur le réseau. De quoi économiser 4 % de consommation sans réelle conséquence (à
part un éclairage plus faible ou un temps de charge des téléphones un peu plus long). Ultime recours, des délestages tournants peuvent toucher un quartier, une commune, voire un département entier. « Le gouvernement a tiré les enseignements de l’hiver dernier, explique-t-on au cabinet d’Agnès Pannier-Runacher. Il s’agit dorénavant de déterminer de nouveaux mécanismes moins contraignants que ces fameux délestages, si jamais la situation de l’hiver dernier se reproduisait un jour. »
Y a-t-il des risques particuliers pour cet hiver ?
Toujours dans l’entourage de la ministre de la Transition énergétique, on tient à souligner que l’expérimentation a bien pour objectif de préparer à d’autres épisodes compliqués, comme ceux survenus l’année dernière, sur le principe du « mieux vaut prévenir que guérir ». Car pour le moment, les voyants pour cet hiver sont plutôt au vert. Les stocks de gaz sont pleins et 37 réacteurs nucléaires sont connectés au réseau, contre 30 l’année dernière.