35 sites identifiés et un projet pharaonique avec les Émirats
Pétrodollars contre téraflops
Le Premier ministre a annoncé jeudi, en prélude au Sommet pour l’action sur l’IA, l’identification de 35 sites industriels « clés en main » dédiés à la création de datacenters. Quelques heures plus tard, l’Élysée a révélé un projet d’investissement porté par les Émirats arabes unis, qui doit conduire à la création d’un immense datacenter adossé à un campus dédié à l’IA.
Installé en septembre 2023 par Élisabeth Borne, le comité interministériel de l’intelligence artificielle s’est réuni jeudi matin, en préambule au Sommet pour l’action sur l’IA, qui doit réunir le gratin mondial du secteur à Paris. Présidée par François Bayrou à Matignon, la rencontre a permis au gouvernement de livrer les principaux éléments de sa feuille de route en matière de soutien à l’IA.
35 sites fléchés en priorité à des projets de datacenter
Le Premier ministre a notamment annoncé à cette occasion l’identification de 35 sites industriels considérés comme particulièrement propices à l’installation de centres de données, à la fois pour leur accès à l’énergie, pour leur surface foncière et pour leur disponibilité.
« Partout en France, des Hauts-de-France à la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, 35 sites ont été identifiés pour accueillir des centres de données, qui irriguent toute la filière IA en données. Notre pays a l’avantage considérable de pouvoir leur garantir l’accès à une énergie fiable, décarbonée et abondante », écrit le Premier ministre dans un rapport transmis par Matignon à la rédaction à l’issue de ce comité.
L’emplacement exact de ces 35 sites n’a pas été communiqué. Matignon indique en revanche qu’ils représentent des surfaces allant de « 18 à 150 hectares et plus », pour une surface totale de l’ordre de 1 200 hectares, et des possibilités en matière de raccordement électriques qui pourraient atteindre un total de 1 GW à horizon 2027.
Des procédures administratives accélérées
Aux éventuels porteurs de projet intéressés, le comité interministériel promet le soutien d’une équipe dédiée et, surtout, la perspective de procédures administratives raccourcies. Les sites concernés devraient en effet bénéficier du régime accéléré prévu par la loi sur l’Industrie verte. Pour un vrai choc de simplification, le gouvernement devra cependant en repasser par la loi.
Les centres de données ne sont en effet pas encore éligibles au statut de « Projet d’Intérêt National Majeur » (PINM). Or c’est lui qui permet aux grands projets industriels d’obtenir des dérogations en matière de protection des espèces, des adaptations des règles d’urbanisme locales ou un raccordement prioritaire aux infrastructures RTE.
Le comité annonce à ce niveau qu’il proposera d’exclure les projets de datacenters du champ de la commission nationale du débat public (qui prévoit un long temps d’échange entre le porteur de projet et les populations). « Enfin, les procédures contentieuses contre les projets de centres de données seront simplifiées, avec à la suppression du double degré de juridiction. Un gain de 9 à 18 mois est attendu à ce titre ».
L’annonce anticipée de ces futures facilités n’a rien d’un hasard : le gouvernement souhaite profiter de l’exposition offerte par le Sommet sur l’IA pour attirer l’attention des industriels du secteur, et accélérer le dépôt de nouveaux projets.
Un datacenter de 1 GW cofinancé par les Émirats Arabes Unis
En fin de journée, l’Élysée a embrayé avec une nouvelle annonce, nettement plus spectaculaire. La France et les Émirats arabes unis ont, en effet, conclu un accord dans le cadre duquel les fonds émirati participeront aux investissements nécessaires à la création d’un « campus de 1 GW dédié à l’intelligence artificielle en France ».
D’après l’Élysée, le projet représenterait une enveloppe globale de 30 à 50 milliards d’euros, amenés par « un consortium de champions franco-émiratis ». Le projet, d’une envergure inédite dans l’Hexagone, mêlerait à la fois des infrastructures informatiques, avec un immense datacenter, mais aussi des écoles, des centres de formation, des laboratoires, etc.
Où sera installé ce campus, et quand verra-t-il le jour ? « Une annonce sur la première tranche d’investissement sera faite lors du Sommet Choose France 2025 », se contente d’indiquer la présidence de la République, faisant référence à l’événement annuel, organisé au mois de mai, lors duquel l’Élysée réunit de grands acteurs économiques pour favoriser leurs investissements en France.
L’accord conclu entre la France et les Émirats « comprend des investissements dans l’IA française et émiratie, l’acquisition de puces de pointe, des centres de données, le développement de talents, ainsi que la mise en place d’ambassades virtuelles de données pour permettre la mise en place d’infrastructures souveraines d’IA et de cloud dans les deux pays », déclare encore l’Élysée.
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Commentaire
Il faut savoir que, sur ces 35 projets, il y en a 8 pour la seule région des Hauts-de-France !
Xavier BERTRAND, président de région, est très favorable à ces implantations. Il a déjà prévu de mettre un grand site près de Cambrai.
Comme d’habitude, on appâte les habitants avec la promesse de plusieurs milliers d’emplois. On a déjà eu ce genre de promesse avec la gigafactory de Billy-Berclau : promesse de 1000 créations d’emplois ; on oublie évidemment de dire que, juste à côté, la Française de Mécanique de Douvrin, qui avait encore 3000 salariés il y a 11 ans, va fermer ses portes !
Comme d’habitude, on accueille beaucoup de sites que ne veulent pas d’autres régions – gigafactory, EPR 2, Amazon (que l’Alsace a refusé par des actions militantes) –, toujours avec des promesses mirobolantes … qui ne seront pas tenues, et seront d’ailleurs vite oubliées – une info chassant l’autre. Sans oublier les pollutions en conséquence !
Notre région est tellement accueillante qu’elle accepte beaucoup trop d’éoliennes INDUSRIELLES. Notre superficie représente 6% du territoire et notre production d’énergie éolienne se monte à … 28% !
Rappel rapide : pourquoi on a tant besoin de production électrique ? Pourquoi on veut beaucoup d’éoliennes INDUSTRIELLES, beaucoup de panneaux solaires, beaucoup de centrales nucléaires, beaucoup plus qu’en 1970 ? Pour la construction de ces data centers qui vont beaucoup servir pour la surveillance, pour les robots, pour l’indispensable, l’incontournable IA … bref pour numériser notre société. Quand va-t-on en prendre conscience et se battre contre cette société mortifère ?
On n’arrête pas le progrès ! On ne peut pas échapper à l’« Intelligence » Artificielle !La conséquence de ces deux petites phrases que l’on nous rabâche à longueur de temps sans en analyser les contenus sera que l’on accepte tout sans réfléchir du moment que c’est pour faire avancer ; mais on oublie que cela se fera au détriment du progrès HUMAIN. La conséquence en sera une soumission de l’être humain à la machine et la destruction de la nature !