Balance ton smartphone


C’est un dossier écrit dans la revue « l’âge de faire »

Il est dans le numéro 173 du mois de mai 2020

Plusieurs articles

  • Smartphone, le temps d’un divorce
  • Une civilisation de toxicos
  • Une civilisation de cyborgs ?
  • Tester son addiction
  • Un désastre écologique et humain
  • Le prix humain de nos folies
  • Le smartphone, laisse rétractable

Dans les deux pages centrales, 10 bonnes raisons d’abandonner le smartphone

MATIERES PREMIERES

La fabrication d’un smartphone nécessite 54 éléments, dont de nombreux « métaux rares ». Si bien que, même si l’objet fini ne pèse qu’environ 150 grammes, il aura fallu excaver 183 kg de matières premières pour le construire. Pour donner un aperçu du désastre, rappelons qu’il s’est vendu 1,35 milliard d’ordiphone pour la seule année 2020.

ADDICTION

Les applications installées sur les ordiphones sont élaborées avec l’aide de neuroscientifiques afin de rendre leurs propriétaires accros. Et ça marche : en 2021, les Français.es passaient en moyenne 3h30 par jour sur leur ordiphone, contre « seulement » 2h24 deux ans plus tôt. Les propriétaires de smartphone touchent en moyenne leur précieux objet 221 fois par jour.

ECONOMIE

Sachant que, en France, un smartphone se renouvelle en moyenne tous les 23 mois et qu’on y consacre en moyenne 420 euros, remettre en piste son vieux téléphone à clapet correspond à une économie d’un peu plus de 229 euros par an tout au long de sa vie. C’est toi qui paie l’apéro ?

CONTRÖLE SOCIAL

La France a instauré en juin 2021 le pass sanitaire, suivi par le pass vaccinal en janvier 2022 –qui n’est toujours que « suspendu » et non « supprimé à l’heure d’écrire ces lignes. Puis quoi ? La commission européenne prévoit de doter chaque citoyen.ne d’une « identité numérique », qu’il.elle devra utiliser pour voyager, mener des démarches administratives en ligne, ouvrir un compte bancaire, prouver son âge… Tout ce dispositif repose sur l’idée que chacun.e possède un smartphone.

HUMANISME

Pour produire en masse et à moindre coût, les fabricants exploitent des ouvrier.es, parfois des enfants, de manière inhumaine. En République démocratique du Congo, des gosses sont envoyés au fond des mines sans aucune protection pour récupérer du cobalt. En Chine, on travaille 12 heures par jour, sans relâche, pour assembler les ordiphones. Au point que l’entreprise a installé des filets sous ses fenêtres pour faire face à une vague de suicides d’ouvrie.res préférant se défénestrer plutôt que de subir une telle exploitation.

SURVEILLANCE

Le ou la propriétaire d’un smartphone classique se promène avec deux caméras, trois micros, une puce géolocalisée, et, selon les applications téléchargées, de quoi connaître son emploi du temps détaillé, la (prétendue) qualité du sommeil, ou encore le nombre de pas effectués dans la journée. Bref, à côté d’un smartphone, Big Brother fait bien pâle figure.

HUMANITE

L’apprentissage d’un enfant en bas âge passe beaucoup par le regard. En regardant les autres, le bébé apprend à fixer son attention, à comprendre les expressions du visage, à utiliser le langage, etc. Comme le rappellent les professionnel.es de l’enfance, si la maman (ou le papa) est absorbée par son smartphone, ces apprentissages essentiels ne se font pas. Ils seront également altérés si ce regard est sans cesse entrecoupé de coups d’œil à l’ordiphone, suscité par des notifications.

ENERGIE

En 2025, le numérique représentera 20% de la consommation électrique mondiale. Quant aux smartphones, ils représentent 13% de l’empreinte des appareils numériques. Un dernier chiffre : sur l’ensemble du cycle de vie d’un smartphone, sa fabrication représente 80% de sa dépense énergétique globale ? Autrement dit, le mal est déjà fait en le sortant de la boite.

SANTE PHYSIQUE

Le développement des smartphones est concomitant à celui des antennes-relais. Ce déploiement fait grimper notre exposition à la pollution de masse que sont les ondes électromagnétiques. Par ailleurs, des millions d’années d’évolution font que le regard humain est bien adapté pour observer un paysage ou les yeux de son amant.e, mais nettement moins pour fixer un écran rétroéclairé. Résultat : le nombre de myopes chez les 25-20 ans a doublé au cours des dernières années ;

SANTE MENTALE

Appels, SMS, notifications diverses … Impossible, pour les propriétaires de smartphone, de se concentrer durablement sur une tâche. La durée d’attention moyenne d’un humain, qui était de 12 secondes en 2000, n’était plus que de 8 secondes en 2015, soit 1 seconde de moins que celle … du poisson rouge ! Les enfants sont es premières victimes.

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Il y est aussi question du nouveau livre de Nicolas Bérard.
Ce journaliste avait écrit « Sexy Linky ».

Il a ensuite assuré sur le livre suivant intitulé «  5G, mon amour ».
Il récidive avec une nouvelle production : « Ce monde connecté qu’on nous impose ; le comprendre, le combattre » ; édition « le passager clandestin »

200 pages ; 15 € ; disponible dès maintenant sur lagedefaire-lejournal.fr ; disponible en librairie … septembre !

Résumé

Les fonctionnaires ont disparu dans d’inatteignables bureaux, emportant avec eux des services publics transformés en plateformes informatiques ? Les cabines téléphoniques ont été supprimées, et l’industrie de la téléphonie plante ses antennes-relais comme autant de drapeaux marquant ses conquêtes. Le smartphone, vendu avec la promesse de fluidifier nos vies, se révèle être un incroyable outil de surveillance et de contrôle social ; Compteur Linky, agriculture 4.0, identité numérique, QR codes … L’avènement d’un monde hyperconnecté, dans lequel chacun.e est constamment épié et renvoyé derrière un écran, est-il inéluctable ? Partout sur le territoire, des hommes et des femmes ont décidé de résister.

Dans ce nouveau livre, Nicolas Bérard dresse un état des lieux de la société hyperconnectée qu’on nous impose et nous emmène à la rencontre de ces citoyens et citoyennes techon-résistant.es. Autant d’exemples et de pistes d’actions pour nourrir nos imaginaires, trouver des allié.es et entrer en action.