Il a refusé un compteur Linky : « je protège la vie privée », une décision qui divise sa profession
Un électricien vient d’être radié partiellement pour avoir refusé d’installer un compteur Linky chez un client. Une décision rare, qui soulève une question sensible : peut-on concilier liberté de conscience professionnelle et respect des normes imposées ? Dans le secteur de l’électricité, le débat est désormais bien lancé.
Une sanction pour un refus de conscience
L’affaire n’a pas laissé indifférent. Cet électricien indépendant, dont le nom n’a pas été rendu public, a choisi de ne pas poser un compteur Linky lors d’un chantier, invoquant une inquiétude liée à la vie privée de ses clients. Résultat : il a été partiellement radié par la Commission de réglementation professionnelle. Concrètement, il peut continuer à exercer, mais ne peut plus réaliser certaines missions liées à l’installation de compteurs intelligents.
La justification de ce professionnel : les compteurs Linky, selon lui, représentent une menace pour la vie privée, en collectant des données trop précises sur nos habitudes de consommation. Ce refus — motivé donc par une position éthique — n’a pourtant pas convaincu les autorités compétentes, qui y ont vu une entorse à ses obligations légales et contractuelles.
Un geste applaudi… et critiqué
Dans la profession, les réactions sont très partagées. D’un côté, certains saluent un acte de courage, un « lanceur d’alerte » prêt à mettre en jeu sa carrière pour défendre ce qu’il considère être un droit fondamental. Chez ces électriciens ou électrotechniciens sensibles aux enjeux de la vie numérique privée, le compteur Linky est vu depuis longtemps comme un objet intrusif. À lire « Je n’ai pas peur de mourir avec lui » : une fillette de 12 ans sauve un voisin tombé dans un puits grâce à son sang-froid exceptionnel
Mais chez d’autres, c’est l’incompréhension, voire l’agacement. Refuser une installation obligatoire, prévue par l’État et imposée par Enedis, c’est risquer de perdre toute crédibilité et nuire à l’ensemble de la profession. Pour ces collègues-là, il s’agit ici d’une infraction aux règles du contrat d’installation, qui ne laissent pas place à l’improvisation.
Le progrès technique ou le droit au refus
Le compteur Linky est aujourd’hui installé dans plus de 90 % des foyers français, selon Enedis. Il permet de suivre sa consommation électrique en temps réel et facilite certains dépannages à distance. Mais derrière cette innovation, ce sont d’autres questions qui s’invitent : qui contrôle les données collectées ? Que deviennent-elles ? Peut-on les exploiter à des fins commerciales ? Autant de sujets qui alimentent les suspicions.
Certains collectifs citoyens s’opposent depuis des années à l’installation de ces compteurs, arguant d’un droit à refuser un appareil connecté 24h sur 24 dans leur foyer. Les positions sont d’autant plus passionnées que la technologie avance plus vite que les textes de loi. Et ce flou arrange peu de monde.
Ce que risquent les professionnels qui refusent
L’affaire de cet électricien pourrait créer un précédent. Car au-delà de son cas, c’est l’ensemble de la chaîne professionnelle qui pourrait être impactée. Aujourd’hui, les contrats passés avec Enedis précisent bien les devoirs de conformité des prestataires, et notamment le fait de ne pas refuser une installation relevant d’un cadre national.
Pour celles et ceux qui hésiteraient à franchir la même ligne rouge, la sanction est donc claire : exclusion des missions liées au réseau Enedis, voire radiation temporaire ou définitive. Et ce, même si les raisons invoquées sont liées à des convictions personnelles.
Un débat qui touche tout le monde
Derrière cette histoire, on touche à une question bien plus large : jusqu’où un professionnel peut-il aller pour défendre ses convictions, sans mettre en danger la continuité d’un service public ? Le compteur Linky, objet technique au premier abord banal, cristallise en réalité des enjeux très actuels : protection des données, rapport au progrès, pouvoir de dire non.
Alors coup de cœur pour un électricien engagé ou faute professionnelle difficile à défendre ? Le débat est ouvert et, visiblement, il ne fait que commencer.
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