Et une analyse de Tiktok
Des professionnels s’engagent
Un article dans Voix du Nord
Devant ce fléau, une vingtaine de spécialistes du Nord ont créé un outil clé en main, un forum de sensibilisation ludique et didactique pour prévenir de la surexposition des écrans, notamment pour les jeunes. À destination des établissements scolaires, des communes…
Ils sont une vingtaine à s’être mobilisés, à l’appel de Philippe Calabria, fondateur de la Fête de la Vie. Des pédiatres, des psychiatres, neuropsychologues de Pomdapsy, éducateurs spécialisés, pédagogues du Nord… Tous conscients que la surexposition des écrans est un fléau, notamment chez les jeunes. « Compte tenu des évolutions technologiques, il y a potentiellement plus de personnes susceptibles de verser dans des comportements excessifs avec les écrans, et de développer des addictions », constate David Vergriete, psychologue en addictologie à la clinique de La Mitterie.
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Et la situation est d’autant plus problématique qu’il existe « peu de prises en charge contrairement aux ”addictions avec produits“ (tabac, alcool). C’est vraiment minoritaire, et c’est une addiction plus contemporaine. »
Outil ludique
Tous ces spécialistes ont créé un outil didactique et ludique de prévention à la surexposition des écrans à destination des familles. L’idée n’est pas de « pointer du doigt », mais de sensibiliser le grand public. Et de « se questionner sur notre propre rapport aux écrans » à travers des jeux, des animations, une dizaine au total. « On est tous concernés. L’idée est de créer le dialogue. Et les participants repartent avec des défis. » Sachant que se lancer un défi, « c’est une invitation à agir. » D’ailleurs, 9 développeurs de l’entreprise de services du numérique Astek ont « mis en place un moyen d’évaluer les personnes sur leur défi de 3 à 6 mois », complète Philippe Calabria.
Ce forum, soutenu notamment par le Département du Nord, est exportable partout en France via « une mallette. » « Tout est modélisé. Et on a déjà une dizaine de demandes venant de collèges, de communes… Des écoles primaires nous ont également sollicités. » Lancement de ce forum jeudi, à la clinique de La Mitterie à Lomme qui dispose d’un service d’addictologie.
https://www.lavoixdunord.fr/1599817/article
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Commentaire
Et la situation est d’autant plus problématique qu’il existe « peu de prises en charge contrairement aux ”addictions avec produits“ (tabac, alcool). C’est vraiment minoritaire, et c’est une addiction plus contemporaine. »
Ce serait presque drôle si ce n’était pas dramatique !
L’industrie du tabac et de l’alcool connaît parfaitement les risques encourus.
Et on laisse (on incite ?? ) l’industrie du numérique (à) commettre les mêmes « crimes ».
Comme pour l’alcool et le tabac, je crains qu’il n’y ait pas 36 solutions : ne pas consommer.
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Autre commentaire
totalement d’accord avec le commentaire précédent.
On nous bombarde de témoignages de personnes qui ne veulent plus de l’addiction aux écrans, souvent par l’intermédiaire de vidéos , donc d’écrans …
Mais :
quand passe-t-on à l’action ?
Mais :
on ne tient pas compte du rapport remis à Micron le 29 avril 2024
On pense que le fait d’interdire les portables à l’école va suffire.
On veut installer des portiques pour résoudre les faits divers meurtriers tels que ce jeune qui a tué une surveillante.
Que font nos politiques technolâtres professionnels enfermés – toutes et tous – constituant une nouvelle caste ? Rien. On voit le résultat à la suite de la compagne « procès Linky ». Par exemple, Marine TONDELIER, que l’on connaît bien à répondu à notre courriel bien ciblé en date du 11 juin : « Je transmets tes analyses à notre équipe projet » – réponse envoyée le 21 juin.
Quand va-t-on s’attaquer aux GAFAM ? Quand va-t-on s’attaquer à la politique actuelle en matière d’éducation ? En bref quand va-t-on s’attaquer collectivement à ce système capitaliste ? C’est mon rêve !
Le combat continue ! Il sera TRÈS dur. Mais : « Point n’est besoin d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer «
Et en même temps (je deviens micronien !), les vacances sont encore là : il faut en profiter; il faut souffler pour reprendre de plus belle.
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Tiktok : vitrine du suicide adolescent
En continuant mon enquête sur TikTok j’ai vu l’indicible. Des adolescents, tous mineurs, s’y exposent dans une mise en scène glaçante de leur détresse psychique. Quand la souffrance psychique devient tendance. Bienvenue sur TikTok.
J’ai passé des heures à explorer TikTok. Ce que j’y ai trouvé : des dizaines de vidéos d’adolescents parlant de leur mal-être, montrant leurs blessures, partageant leur volonté d’en finir. En accès libre. Sans modération.
On y voit des bras lacérés, des visages scarifiés, des séjours en hôpital psychiatrique filmés comme des vlogs, et même des lettres d’adieu filmées en silence, soigneusement pliées.
Il y a aussi, plus insidieux, ces tutoriels déguisés pour “en finir”, évoquant sans détour la pendaison, le saut d’un pont, le passage sous un train.
La scarification est devenue non seulement un effet de mode, mais aussi une addiction.
Un langage du corps quand les mots ne suffisent plus.
TikTok n’a pas inventé la souffrance. Mais il en a fait un produit d’appel, un moteur d’engagement, un fil sans fin de douleur algorithmique.
Car ce n’est pas une exception. C’est une tendance.
Une trend, même : une musique précise, une chorégraphie, un angle de caméra.
Ces jeunes ne chantent pas : ils montrent leurs plaies, répètent les mêmes gestes, avec les mêmes filtres. Ils deviennent spectateurs et acteurs d’une spirale de désespoir où les vues remplacent l’écoute, les likes remplacent l’attention, et les commentaires prennent la place des soins.
Quand la justice s’en mêle, TikTok continue de faire défiler la douleur
En 2024, sept familles françaises ont assigné TikTok en justice. Deux de leurs filles, mineures, se sont suicidées après avoir été exposées à des contenus similaires. Cette action collective, encore trop peu relayée, confirme que ce phénomène tue.
Et depuis ? Rien, ou presque. Les vidéos continuent. Et l’algorithme tourne.
La politique regarde-t-elle ailleurs ?
Une commission d’enquête parlementaire sur TikTok est menée par le député Arthur Delaporte. C’est un premier pas. Mais pendant qu’on auditionne les dirigeants de la plateforme et des influenceurs, des adolescents tombent. Chaque jour.
TikTok ne répond pas. TikTok engrange.
Ce réseau ne se contente pas d’héberger cette détresse : il l’encourage, il la propage, il la rend virale.
J’ai moi-même signalé des dizaines de contenus suicidaires, d’appels à l’aide évidents, de corps mutilés filmés de près.
La réponse de la plateforme ?
“Ces vidéos ne contreviennent pas aux règles de la communauté.”
Alors les vidéos restent.
Et les enfants sombrent.
TikTok n’est pas un refuge. C’est un accélérateur de douleur.
Son algorithme monétise les émotions les plus sombres, renforce les spirales psychiques, et pousse les adolescents à se montrer toujours plus blessés, toujours plus désespérés pour exister dans un fil qui ne s’arrête jamais.
Une responsabilité collective
Ce phénomène n’est ni marginal, ni isolé.
Il est massif, structuré, codé, et largement ignoré dans le débat public.
Un simple emoji “zèbre” — utilisé comme code pour parler de scarification — suffit pour accéder à un univers entier de contenus auto-destructeurs.
Les adolescents ont appris à contourner la censure. Plus vite que nous n’avons appris à les protéger.
Et pendant ce temps, les familles sont dépassées, les écoles impuissantes, les professionnels de santé débordés, les institutions silencieuses.
L’État doit agir. Maintenant.
La santé mentale a été proclamée Grande Cause Nationale 2025.
Alors qu’attendons-nous ?
Nous avons besoin de mesures fortes, immédiates, courageuses :
Une modération humaine, formée, francophone, dédiée à ces contenus.
La suppression immédiate de toute vidéo faisant l’apologie ou la mise en scène de la scarification, du suicide ou de la psychiatrisation “cool”.
Une régulation urgente des algorithmes, afin qu’ils cessent de recommander en boucle ces contenus morbides.
Une stratégie nationale d’accompagnement des familles, des établissements scolaires et des soignants, pour faire face à cette vague de mal-être numérisé.
Ce n’est pas une tendance. C’est un cri.
Il y a urgence à légiférer. Urgence à faire cesser cette glorification du mal-être.
Urgence à ne plus laisser des multinationales numériques monétiser le désespoir adolescent.
Car quand montrer ses plaies devient “cool” alors il ne s’agit plus de réseaux sociaux. Il s’agit d’un système de destruction.
Et ce système, nous devons le démanteler.
Parce que derrière ces vidéos, il y a des enfants.
Vivants aujourd’hui.
Et peut-être plus demain.
https://blogs.mediapart.fr/laura-tournand/blo
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pétition concernant Tiktok
https://www.change.org/p/prot%C3%A9geo
Commentaire laissé sur mediapart
A propos de la pétition
C’est déjà un bon début mais cela n’attaque pas l’essentiel : l’addiction. Ce qui veut dire prendre des mesures strictes – comme celles pour le tabac et la drogue – : suppression du téléphone avant 6 ans ; pas de réseaux sociaux avant 16 ans : CHICHE !
On nous bombarde de témoignages de personnes qui ne veulent plus de l’addiction aux écrans, souvent par l’intermédiaire de vidéos , donc d’écrans …
Mais : quand passe-t-on à l’action ?
Mais :
on ne tient pas compte du rapport remis à Macron le 29 avril 2024
On pense que le fait d’interdire les portables à l’école va suffire.
On veut installer des portiques pour résoudre les faits divers meurtriers tels que ce jeune qui a tué une surveillante, ce jeune qui est tellement dans son monde virtuel qu’il n’a pas vraiment conscience de supprimer une vie réelle.
On (Emmanuel MACRON) veut créer une convention citoyenne sur le temps de l’enfant : rythmes scolaires, vacances, bien-être !
Que font nos politiques technolâtres professionnels enfermés – toutes et tous – constituant une nouvelle caste ? Rien. On voit le résultat à la suite de la campagne « procès Linky ».
Quand va-t-on s’attaquer aux GAFAM ? Quand va-t-on s’attaquer à la politique actuelle en matière d’éducation ? En bref quand va-t-on s’attaquer collectivement à ce système capitaliste ? Un rêve ?
On est à la botte de ces multinationales qui polluent les décideurs – qui le veulent bien aussi d’ailleurs, notamment cette caste politicienne tellement technolâtre ! Cela va donner des citoyens moutons, des « crétins digitaux ».