les implantations d’antennes inquiètent dans certaines communes du Nord et du Pas-de-Calais
Lancé en décembre 2020, le déploiement de la technologie 5G se poursuit à vitesse grand V dans la région, non sans poser certaines questions. Dans plusieurs communes du Nord et du Pas-de-Calais, des habitants s’opposent à l’implantation d’antennes relais.
« Apparemment ils veulent mettre deux antennes, proches l’une de l’autre », explique Françoise, retraitée vivant à Haisnes, petite ville du Pas-de-Calais au nord de Lens. En effet, la commune fait l’objet de deux projets d’implantation d’antennes relais 5G : l’un par Free, l’autre par Bouygues. Les deux antennes, une fois implantées, se trouveraient à 250 mètres l’une de l’autre. L’une serait sur le terrain de l’étang de pêche, « là où il y a toujours des gosses en train de jouer », s’inquiète Françoise, et l’autre serait à 100 mètres d’une école.
Pour déployer la 5G, les opérateurs doivent installer des dizaines de milliers de nouvelles antennes, qui permettent de relayer et de transmettre le signal. En effet, les antennes 5G sont totalement différentes de celles utilisées par la 4G. Elles dirigent un signal dans une direction précise plutôt que dans toutes les directions.
Des pétitions lancées en ligne
A Haisnes, les deux antennes pourraient mesurer jusqu’à 30 mètres de haut. « C’est moche, et en plus ça va entraîner une perte de valeur pour nos biens », se plaint un habitant du quartier, qui précise toutefois qu’il n’est pas hostile à la technologie. « Il faut vivre avec son temps, ces antennes sont nécessaires mais ce n’est pas une raison pour les faire pousser n’importe où » s’exclame-t-il.
Une pétition en ligne a été lancée par un habitant contre l’implantation de ces deux antennes et a récolté 57 signatures. Son auteur appelle à une concertation avec les riverains et précise qu’il doit « exister sur la commune d’autres endroits d’implantation qui ne léseraient personne, ni nos enfants, ni notre patrimoine, ni notre santé ».
L’argument d’une potentielle dangerosité des antennes 5G pour la santé est régulièrement avancé par les opposants au déploiement de la technologie. C’est le cas par exemple à Merville, dans le Nord. Une antenne est en cours d’implantation dans la commune et des habitants ont, comme à Haisnes, lancé une pétition, signée par 46 personnes. Dans les arguments évoqués, on retrouve notamment « le risque de santé publique et l’impact sur le vivant ». Même crainte à Hurionville (près de Lillers, dans le Pas-de-Calais), où une antenne de 32 mètres de haut doit voir le jour à côté d’un centre équestre. Certains habitants expriment leur inquiétude au sujet de la nocivité sur l’organisme des humains comme des animaux.
Un collectif créé
Un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), actualisé en février dernier, se veut pourtant rassurant sur le sujet. L’agence affirme qu’au regard des données disponibles, il n’y a pas de risques nouveaux pour la santé avec la technologie 5G si on la compare à la 4G ou à la 3G.
Dans d’autres communes de la région, comme Lestrem, La Couture, Calonne-sur-la-Lys, Chéreng ou encore Richebourg, les habitants s’inquiètent de ces projets d’implantation d’antennes 5G. Ils se sont donc réunis au sein du collectif « Pas sur la même longueur d’ondes » :
https://www.lavoixdunord.fr/1190921/article/2022-06
Au-delà d’une annulation pure et simple des implantations, ils réclament avant tout une concertation avec les habitants et partagent leurs interrogations sur les conséquences des implantations de ces antennes.
Où en est le déploiement dans les Hauts-de-France ?
Activée le 18 novembre 2020, la 5G est arrivée dans le Lensois-Héninois en décembre 2020. C’était l’un des premiers territoires à en être doté. Depuis, les opérateurs ont déployé la 6G dans tout le pays et continueront à le faire jusqu’en 2030. D’ici là, le réseau devra être 100 % 5G.
La 5G permet des débits qui dépassent largement ceux de la 4G, avec des temps de latence très courts et une haute fiabilité. Elle permet également une utilisation des données « à la demande » grâce à l’utilisation d’antennes à faisceaux orientables.
En fonction de la densité de population
Au total « au 1er août, il y a 26 093 sites 5G déclarés opérationnels en France par l’ANFR » explique Isabelle Hautbois, qui travaille à l’ANFR. « C’est en augmentation constante depuis son déploiement. Les sites 5G autorisés ont augmenté de 2,2 % juste pour le mois de juillet », ajoute l’agence.
Et la région n’est pas en reste quand il s’agit du déploiement de la 5G. Les Hauts-de-France comptent 2 868 site 5G, contre 2 2246 en mars dernier. Parmi les département, c’est le Nord qui compte le plus d’installations avec 1 295 sites, suivi par le Pas-de-Calais avec 741 sites. « Plus une région est dense en population, plus elle est dotée de sites 5G, donc c’est logique que le Nord et le Pas-de-Calais soient particulièrement couverts » explique isabelle Hautbois.
Le déploiement du réseau 5G est assuré par quatre opérateurs : Bouygues Télécom, Free, SFR et orange. Mais tous n’ont pas le même maillage sur le territoire. Jusqu’ici, c’est Free qui possède le plus d’installations en France, mais aussi dans la région avec 1 820 sites dans les hauts-de-France
lavoixdunord
Où en est la 5G dans les Hauts-de-France, presque deux ans après son déploiement
** **
Commentaires suite à l’article de VdN
Le nouveau collectif du côté de Lestrem-Merville-La Couture-Calonne sur la Lys a un site qui se met en place :
L’article de VdN va évidemment globalement dans le sens de la publicité pour les opérateurs. Il ne montre pas les problèmes liés à ces nouvelles installations : santé, surveillance, reconnaissance faciale …
Revenons sur ce que dit l’ANSES d’après lavoixdunord :
« Un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), actualisé en février dernier, se veut pourtant rassurant sur le sujet. L’agence affirme qu’au regard des données disponibles, il n’y a pas de risques nouveaux pour la santé avec la technologie 5G si on la compare à la 4G ou à la 3G. »
C’est totalement faux. Cela est souvent démontré sur le site du collectif ACCAD. Il faut simplement rappeler ceci :
L’ANSES fait partie de ces organismes qui se disent indépendants et qui comprennent des personnes qui ne sont pas spécialistes dans le domaine traité et cachent leurs conflits d’intérêt. Par exemple, le président est médecin anesthésiste, il a été directeur général de la santé ; il n’est pas cancérologue, tout comme tous les membres du conseil d’administration de l’ANSES.
Le rapport de mars 2021 laisse croire qu’il y a peu d’études sur la 5G. Ce qui est totalement faux. L’ANSES étudie surtout des rapports favorables et laisse tomber des documents qui leur ont été transmis par Robin des toits, le CRIIREM, AlertePhonegate, une organisation européenne contre le cancer et une organisation environnementale.
L’ANSES ne fait pas mention de nombreuses études dans le monde montrant la nocivité des ondes. Elle ne mentionne pas non plus que 230 scientifiques et médecins de 40 pays font part de leurs préoccupations à propos des ondes.
Les conclusions de l’ANSES sont proches de celles, critiquables, de l’ICNIRP : elle n’étudie pas sérieusement les effets biologiques et en conclut qu’il n’y a pas de risques majeurs.
Il faut savoir que la 3G expose moins aux ondes électromagnétiques : elle est 230 fois moins nocive que la 2G ; 12 fois moins que la 4G et 22 fois moins que la 5G !
Cet argumentaire sera développé dans un prochain article à paraître sur le site du collectif ACCAD.