Interdiction du téléphone portable dans les écoles et les collèges

Les téléphones portables des élèves doivent être éteints et rangés.

Le texte officiel ci-dessous laisse toute fois des doutes sur l’application de cette règle et les constats sur le terrain confirment ces doutes.

https://www.education.gouv.fr/interdiction-du-te

L’utilisation des téléphones mobiles est interdite dans l’enceinte des écoles et des collèges. Cette mesure vise à sensibiliser les élèves  à l’utilisation raisonnée des outils numériques et à leur faire pleinement bénéficier de la richesse de la vie collective.

Une liberté laissée aux écoles et aux établissements 

Dans l’enceinte de l’établissement, les téléphones portables des élèves doivent être éteints et rangés.
Il appartient à chaque établissement de déterminer des modalités pratiques pour assurer le respect de la loi.

La modification du règlement intérieur

Dans les écoles, le directeur ajuste le règlement intérieur et le soumet au vote du conseil d’école.

Dans les collèges, le règlement intérieur relève de la seule compétence du conseil d’administration après instruction préalable de la commission permanente.

Désormais, il intègre :

  • l’interdiction des téléphones mobiles dans l’enceinte de l’école ou de l’établissement, prévue par la loi du 3 août 2018 ;

  • la charte relative aux usages des technologies de l’information et de la communication ;

  • les situations d’urgence qui peuvent amener un élève à demander à un adulte d’utiliser son portable dans un lieu défini par le règlement. Pour ce qui est des internats, des lieux et des plages horaires d’utilisation seront explicitement mentionnés.

La Charte des règles de civilité du collégien, qui reprend les principaux éléments du règlement intérieur sous une forme simplifiée, doit également intégrer ces nouvelles règles.

Robin des Toits

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Des initiatives pour s’éloigner des écrans

« Un enfant de six ans passe en moyenne 830 heures par an devant un écran, c’est-à-dire un nombre d’heures équivalent à celui qu’il passe en classe », regrette Gabriel Attal, qui affirme vouloir « proposer des alternatives aux écrans dès le plus jeune âge ».

« Pour les enfants et les adolescents, le temps passé devant un écran peut empiéter sur des apprentissages essentiels à leur développement physique, psychique et social », peut-on lire sur le site de la MILDECA, la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives. « Un usage excessif peut avoir des conséquences sur le développement du cerveau des enfants, leur apprentissage des compétences fondamentales et leur capacité d’attention. »

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Ainsi, demander à l’école et aux enseignants de mettre en garde les parents contre le danger des écrans pour leurs enfants, c’est faire fi de l’empilement incessant des problématiques que l’école et les enseignant.es doivent traiter au fil de l’actualité : violences sexistes et sexuelles, harcèlement scolaire, équilibre alimentaire pour lutter contre le surpoids et l’obésité, hygiène bucco-dentaire…

C’est également oublier qu’à ce jour très peu de formations sur la question des écrans sont proposées aux enseignant·es. C’est aussi faire abstraction du fait que sur le terrain le manque de médecins et d’infirmier·es scolaires empêche le développement d’une politique de prévention, de détection et de traitement de cette question des écrans, de leur impact sur les apprentissages et sur la réussite scolaire des élèves.

De même, conseiller de proposer des livres à emporter à la maison traduit une méconnaissance du travail des équipes éducatives qui, dans de nombreuses écoles et depuis longtemps, ont mis en place un tel dispositif dans des conditions parfois difficiles.

Plutôt que de se reposer exclusivement sur l’école pour prévenir et sensibiliser les parents, ne serait-il pas plus judicieux d’engager parallèlement ce travail d’information bien en amont en donnant par exemple les moyens matériels et humains aux PMI, aux services de la petite enfance des collectivités et des associations qui sont en lien avec les familles ?

Ne conviendrait-il pas d’engager par ailleurs, en lien avec les collectivités locales, un vaste plan national d’actions en faveur du développement de l’éveil musical, d’initiation à la lecture d’histoires mais également d’activités sportives, de plein air et de loisirs auxquelles des milliers d’enfants n’ont pas accès car payantes ou inexistantes sur leur lieu de vie ?

Démocratiser l’accès aux pratiques artistiques, culturelles et sportives, c’est aussi permettre à notre jeunesse de trouver d’autres centres d’intérêts qui permettent de développer des capacités, des compétences et des connaissances qui permettent d’entrer avec succès dans les apprentissages.

Enfin ne faudrait-il pas en finir une bonne fois pour toutes avec les théories selon lesquelles les parents seraient « démissionnaires » et à contrario multiplier les lieux et dispositifs de formations et d’informations comme ceux des maisons des parents et autres structures qui de près ou de loin accueillent les familles ?

Bien des parents sont perdus quant à l’éducation de leurs enfants et aux conduites à adopter pour parvenir à maîtriser l’utilisation des écrans : oui, être parent est un « métier », sans doute plus difficile aujourd’hui qu’hier et il y a urgence à réunir les conditions d’une prise de conscience parentale de l’impérieuse nécessité qu’il y a réduire le temps d’exposition aux écrans de nos enfants comme de nos adolescents. Ce travail doit être mené dans une relation de confiance, de bienveillance et non de culpabilisation et de stigmatisation.